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La CEDEAO suspend le Mali de ses instances, mais ne condamne pas la nomination d’Assimi Goïta en tant que président

 Véritable homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta a été désigné président du Mali le 28 mai, suite à un nouveau coup d’Etat. La CEDEAO a entamé depuis lors, un processus de médiation pour obtenir un retour de la Transition, et la libération des anciens dirigeants.

Le Mali vient d’être suspendu des instances de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié à l’occasion d’un sommet extraordinaire qui s’est tenu le dimanche 30 mai 2021 à Accra.

Cette suspension qui est une mesure souvent utilisée par l’institution pour faire pression sur les pays membres qui ne respectent pas ses principes démocratiques est liée à la situation politique tendue que vit le pays depuis quelques semaines. Faut-il le rappeler, dans la soirée du lundi 24 mai, l’ancien président de la Transition malienne, Bah N’Daw, et son Premier ministre, Moctar Ouane, avaient été arrêtés par les militaires et emmenés au camp de Kati, avant d’annoncer quelques jours plus tard leur démission officielle.

A Accra, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont condamné « fermement ce récent coup d’Etat qui est une violation des décisions prises lors du sommet extraordinaire tenu au Peduase Lodge, Aburi, Ghana, le 15 septembre 2020 et une violation de la charte de transition ». Réaffirmant « l’importance et la nécessité de respecter le processus démocratique d’accession au pouvoir », ils appellent à « la nomination immédiate d’un nouveau Premier ministre civil » et à la formation d’un nouveau gouvernement pour poursuivre le programme de transition.

Cependant, les chefs d’Etat ne se sont pas prononcés sur la nomination du colonel Assimi Goïta en tant que président par la Cour constitutionnelle. Ayant déjà entamé des discussions avec la mission de la CEDEAO au Mali, celui-ci avait d’ailleurs été annoncé à Accra dans le cadre du sommet.

Pour certains observateurs, cela sonne comme une validation tacite du nouveau pouvoir accordé à Assimi Goïta qui était quoi qu’il en soit considéré comme le véritable homme fort du pays depuis août 2020. Principal instigateur des deux putschs qu’a connu le pays en neuf mois, le nouveau président a tôt fait de tendre la main à l’opposition pour la nomination d’un Premier ministre qui devrait vraisemblablement être issu du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), et la formation d’un gouvernement.

Dans son communiqué, la CEDEAO réaffirme « la nécessité de respecter la période de transition de 18 mois décidée à Accra. Dans ce contexte, la date du 27 février 2022 déjà annoncée pour l’élection présidentielle doit être absolument maintenue. Un mécanisme de suivi sera mis en place à cet effet ». Suite à la destitution de Bah N’Daw et de son Premier ministre, le colonel Goïta avait déjà annoncé son intention de poursuivre la Transition et de maintenir l’organisation des élections pour 2022.

« Le chef de la Transition, le vice-président et le Premier ministre ne devraient en aucun cas être candidats à la prochaine élection présidentielle », a également indiqué l’institution ouest-africaine.

(AGENCE ECOFIN)

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