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La Banque centrale sud-africaine réduit ses interventions sur le marché interbancaire

La banque centrale sud-africaine a décidé de réduire à seulement une fois par jour, les interventions supplémentaires sur le marché interbancaire qu’elle avait débuté quelques semaines plus tôt.

« La South African Reserve Bank évalue la stratégie de gestion des liquidités sur une base continue, afin de garantir que les opérations d’open market sont menées de manière efficace », a déclaré l’institution dans son communiqué du vendredi 8 mai 2020.

L’open market désigne une plateforme sur laquelle les banques centrales interviennent pour, soit augmenter ou réduire la liquidité dans le secteur bancaire, soit pour faire baisser ou augmenter les taux d’intérêt, selon leurs objectifs de politique monétaire. Mais dans le cas des opérations supplémentaires et exceptionnelles qu’elle avait décidé de mener, la banque centrale sud-africaine est intervenue depuis début avril 2020 pour faire baisser les taux de rendements sur les obligations émises par le gouvernement local.

Il est important pour les gouvernements d’emprunter à des taux raisonnables sur les marchés, car en dehors des revenus fiscaux, cela représente leur alternative pour mobiliser des ressources et financer leurs budgets. Maintenant que les taux se sont calmés sur le marché sud-africain des emprunts à court terme, la banque centrale sud-africaine réduit ses interventions exceptionnelles, mais reste en alerte.

Dans presque tous les pays du monde, les banques centrales sont intervenues, pour soutenir la liquidité dans le secteur bancaire, afin de permettre aux banques de continuer de prêter de l’argent aux Etats à des taux convenables, afin que ces derniers puissent faire face aux effets sanitaires et économiques du Coronavirus. On estime désormais à près de 8000 milliards de $ les interventions de diverses banques centrales dans les économies développées et émergentes du monde, face à la conjoncture actuelle.

Cette évolution en Afrique du Sud, démontre la volonté de la banque centrale de s’en tenir aux stricts objectifs de politique monétaire, alors que des analystes locaux y voyaient déjà le démarrage d’une stratégie d’assouplissement quantitatif. L’actualité récente de la Banque Centrale Européenne, sommée de se justifier sur les objectifs réels qu’elle poursuivait sur l’ensemble de ses injections de liquidité entre 2015 et 2018, montre bien que l’intervention des institutions d’émission monétaire ne peut pas être sans limite.

Plusieurs autres facteurs semblent justifier la nouvelle décision de politique monétaire en Afrique du sud. Mais un d’eux retient l’attention : les taux d’intérêts sur le marché interbancaire sont parfois liés à l’évolution des réserves de change.

Or, dans un contexte où le rand a perdu de la valeur depuis le début d’année 2020, les réserves extérieures du pays ont progressé de 690 millions $ au cours du mois d’avril, tirés par la valeur des stock d’or. Une situation qui semble avoir contribué à calmer les frayeurs.
(Ecofin)

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