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Kafountine : Le quai de pêche de toutes les controverses

Le premier secteur pourvoyeur d’emplois à Kafountine est devenu source de plusieurs conflits. En effet, le quai de pêche de cette commune, poumon économique du département de Bignona, est devenu la cible privilégiée des hommes politiques. En plus de ces problèmes, le quai est victime d’un manque d’infrastructures et, last but not least, est menacé de disparition du fait de l’érosion.

Le quai de pêche de Kafountine est considéré comme le poumon économique de la région de Ziguinchor. Il est dans un niveau de dégradation inquiétant. Et pourtant, les données statistiques révèlent un chiffre d’affaire annuel de 16 milliards de francs qui y est réalisé. Une manne financière qui suscite des convoitises et pousse certains activistes et hommes politiques à accuser l’édile de prévarication. Cependant, pour Oumar Ndiaye, le responsable du service de Pêche, il est plus judicieux d’avoir une lecture objective de ces données.

A l’en croire, chacune des plus de 200 pirogues que compte le quai ne participe qu’à hauteur de mille francs —2.000 francs maximum — par jour et au maximum pour l’entretien de l’infrastructure. « Il y a moins de deux jours, une pirogue avait vendu des produits à hauteur de vingt et un millions de nos francs. Mais le quai n’a récolté sur cet argent que mille francs. Donc, toute la somme revient au bailleur. Et c’est comme ça que les choses fonctionnent » précise le responsable du quai. Qui renseigne que c’est au niveau du tonnage que les détracteurs du maire se perdent en conjonctures. Un tonnage dont la valeur est estimée à 16 milliards par année. Cette somme revient à qui de droit, les pêcheurs, mareyeurs et autres acteurs du secteur. Se voulant rassurant, le chef du service de pêche du quai de Kafountine indique que, dans un souci de bonne gouvernance, l’Etat a privatisé la gestion des quais. La mairie profite de cette situation puisqu’elle parvient, après les charges, à récupérer 35 % de recettes du quai.

Dans cette optique, le gestionnaire, Ibrahima Coly, dénonce la manipulation que les acteurs politiques font de ces données statistiques. En effet, le bilan de la récapitulation annuelle de 2020 montre que les recettes s’élèvent à 86 790 500 de nos francs (quatre-vingt-six millions sept-cent quatre-dix-mille cinq-cents FCFA). Très loin donc des milliards avancés ! Les dépenses se montent à 48 027 000 FCFA (quarante-huit millions vingt-sept mille). Soit un solde de 38 763 500 (trente-huit millions sept-cents soixante-trois mille cinq-cents) réparti en fonction des différents pourcentages. Pour le premier trimestre de la récapitulation, à savoir les mois de janvier, février et mars 2021, le total des recettes est de 29 037 300 FCFA (vingt-neuf millions trente-sept mille trois-cents). Les dépenses ont représenté 12 774 940 (douze millions sept mille sept-cents soixante-quatorze neuf-cents quarante FCFA). Le solde est de 16 262 360 (seize millions deux-cents soixante-deux mille trois-cents soixante FCFA).

Après répartition, tout en tenant compte des différents pourcentages à savoir les 35 % pour la mairie, la quote-part trimestrielle est de 5 691 826 (cinq millions six-cents quatre-vingt-onze mille huit-cents vingt-six FCFA). M. Ibrahima Coly soutient que ces données sont affichées et les milliards dont les gens font état et qui seraient versés au Trésor public ne sont que du vent. Et parmi ces gens auxquels fait allusion Ibrahima Coly, figure l’activiste Guy Marius Sagna et certains jeunes de la localité. Pour I. Coly, ce qui rapporte de l’argent, ce sont les installations que sont les cantines qui sont au nombre de 237 (deux-cents trente-sept) et dont les prix locatifs varient entre 5000 et 7500 FCFA le mois. L’entrée du quai de pêche, les frigos et autres. En outre, ils ont en charge les collectes mensuelles des stations d’essence, usine de glace et autres installations. Un quai qui manque d’infrastructures de base Le niveau d’insalubrité du quai de pêche est inquiétant. Les eaux usées se déversent directement dans la mer.

L’infrastructure est également sous la menace de l’érosion côtière car manquant de digue pour ralentir l’avancée des eaux. Le responsable du quai confirme et estime que les chantiers pour changer le visage de ce poumon économique sont nombreux. Cependant, avec la crise sécuritaire dont souffre la zone, les promoteurs sont très réticents. C’est ainsi que le bâtiment qui fait face au service de pêche a dû mal à être achevé depuis 2005. Le coordonnateur local du mouvement citoyen Frapp-France dégage, Bacary Sagna, et son camarade Moustapha Diedhiou se désolent de la gestion du fleuron.

A les en croire, le quai est une mine d’or qui draine des millions, voire des milliards, de francs et qui ne sert qu’à un petit groupe. Ils sont sidérés du manque d’infrastructures et de l’avancée de la mer. Pour ces jeunes qui disent se soucier de la gestion de leur commune, l’équipe dirigeante a montré ses limites. Ils se désolent également de l’état de dégradation très avancée des différentes pistes de la commune. Kafountine manque également d’équipements et de moyens de mobilité pour désenclaver la commune. Les 13 iles que compte la commune n’ont pas de pirogue médicalisée. Ce qui pose un réel problème en cas d’urgence. Un fait récurrent au niveau de Kafoutine.

(LETEMOIN)

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