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Hausse des prix alimentaires: le Fmi craint des «risques de troubles sociaux» en Afrique subsaharienne

Dans son nouveau rapport intitulé « Afrique subsaharienne : un nouveau choc et peu de marge de manœuvre » rendu public, jeudi, le Fond monétaire international (Fmi) tire la sonnette d’alerte estimant que l’explosion des prix des denrées alimentaires, accentuée par la guerre russo-ukrainienne, accroisse «les risques de troubles sociaux» dans la région.

Après la Banque mondiale (Bm), il y a quelques jours, le Fond monétaire international (Fmi), s’est aussi inquiété d’une « hausse sans précédent » des prix de base particulièrement en Afrique subsaharienne du fait de la tension internationale. « La guerre en Ukraine vient perturber la reprise économique prometteuse de la région dont les estimations ont été revues à la hausse, de 3,7 % à 4,5 % », a écrit le Fmi qui indique que « les craintes à l’égard de la sécurité alimentaire se sont nettement accentuées » avec surtout l’explosion des prix des denrées alimentaires, accroissant « les risques de troubles sociaux » au sein de ces pays dits vulnérables.

Par conséquent, regrette l’institution dans sa dernière édition des perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne, « l’activité économique devrait ralentir pour atteindre 3,8 % cette année et fait face à une variété de risques sans précédent ».

Commentant cette nouvelle donne, le Directeur du département Afrique du Fmi, Abebe Aemro Selassie, souligne que « le choc sur les marchés mondiaux des produits de base va alimenter l’inflation, frapper les ménages les plus vulnérables de la région, exacerber l’insécurité alimentaire, faire augmenter les taux de pauvreté, et risque d’attiser les tensions sociales ».

Déséquilibres commerciaux
La progression des prix du blé est « particulièrement préoccupante », ajoute le Fmi., qui rapporte que « l’Afrique subsaharienne importe 85% de sa consommation de la céréale, avec des montants particulièrement élevés en Tanzanie, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, et au Mozambique ».

Plus largement, les importations de blé, riz et de maïs représentent plus de 40% des calories consommées chaque jour par les habitants du Botswana, du Lesotho, de Maurice et du Cap Vert, détaille l’institution de Bretton Woods, dans un graphique. Ce document place, d’ailleurs, le Madagascar, la République démocratique du Congo et les Etats autour du Sahel, parmi les pays les plus fragilisés par l’insécurité alimentaire.

« La hausse des cours du pétrole pourrait générer des recettes exceptionnelles pour les 8 pays exportateurs de la région. En revanche, elle creusera les déséquilibres commerciaux et fera augmenter le coût de la vie dans les 37 autres pays. De fait, nous avons nettement relevé nos prévisions d’inflation au cours des derniers mois, de 4 points de pourcentage pour la moyenne régionale en 2022, ce qui constitue les pires résultats depuis 2008 », relève ledit rapport.

L’organisation onusienne indique que pour la plupart des pays, cette nouvelle crise intervient à un moment extrêmement difficile, alors que la pandémie de Covid-19 entre dans sa troisième année, que les réserves budgétaires et internationales sont déjà mises à l’épreuve et que les pouvoirs publics disposent d’une marge de manœuvre restreinte.

(LESOLEIL)

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