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Hausse des denrées alimentaires : Consommateurs et commerçants ne parlent pas le même langage

Face à la hausse des denrées alimentaires constatée ces derniers jours, les consommateurs et les commerçants ne parlent pas le même langage. En effet, si les uns trouvent qu’il y a une flambée des prix, les autres affirment que les prix n’ont pas changé même après la célébration de la fête de tabaski.

Il n’est que 11 heures passé de 30 minutes lorsque nous arrivons au marché Arafat de Grand Yoff, mais le lieu grouille encore de monde. Au moment où certaines femmes se faufilent entre les étals à la recherche de poissons et de légumes frais, d’autres se livrent à l’inévitable marchandage «wakhalé». Seul hic, cette ambiance ne rime pas avec le prix bon marché. Du moins pour certains. En effet, si les uns trouvent que les prix ont connu une hausse, d’autres pensent que les prix de certaines denrées n’ont pas changé même après la fête de tabaski. Trouvée en train d’acheter du poisson, la dame Séye soutient que les prix des denrées telles que l’oignon, la pomme de terre, l’huile et le riz ont connu une hausse malgré le fait qu’ils sont en abondance sur le marché. «Je suis une mère de famille qui gère seule sa famille et la hausse des prix des denrées nous fatigue. Les prix de l’huile, du riz sont chers et même ceux de l’oignon et de la pomme de terre le sont aussi», se plaint la dame.

Toujours d’après elle, le chef de l’Etat doit aider les populations, car elles sont fatiguées et les temps sont durs. Non loin de là, une ménagère qui était au téléphone à notre arrivée, trouve les prix de la viande et du poisson trop chers. C’est pourquoi elle se tourne vers le poison fumé appelé «kéthiakh» car, elle ne peut pas se permettre de dépenser plus de 5.000 par jour. Devenu un luxe pour certaine famille, la viande et le poisson se vendent trop chers. D’après, Mouhamadou Bâ, boucher de son état, le prix du kilo de la viande a haussé même avant la fête de tabaski et cela ne les arrange pas car les clients n’achètent plus en grande quantité ce qui engendre une perte dans leur business. «La viande est trop chère, elle se vend à 3600 F le kilo.

A cause du prix, les clients n’achètent plus en grande quantité, ils préfèrent acheter en petite quantité. On perd plus que l’on gagne car ce qui va rester en quantité est plus important que ce tu as vendu», se désole le sieur Bâ. Mouhamed trouve que ce problème est dû en partie à la rareté des bœufs. Même schéma pour le poisson, il était cher avant la fête mais depuis quelques jours après la Tabaski, il est devenu excessivement cher. Interpellée sur ce cas, Kiné Diallo, vendeuse de poissons confirme ce fait. «Le poisson était cher même avant la fête, mais actuellement, c’est devenu plus cher. On te vend la caisse de poisson à 100.000 voire 150.000 F CFA et tu y gagnes peu ou rien. Par exemple hier, j’ai eu un bénéfice de 5.000 F, alors que j’ai dépensé 100.000f pour avoir une caisse de dorades», soutient Kiné Diallo avec le visage ruisselant de sueurs. C’est dans cette même situation que sont certains légumes. En effet, des légumes comme la carotte, le navet, l’aubergine douce, le manioc et le persil ont aussi connu une hausse après la fête. Kadiatou, vendeuse de légumes trouve normal que ces prix haussent car, elle «dépense beaucoup au marché castor pour s’en procurer», informet-elle tout en souriant.

«AUCUNE DENREE N’A AUGMENTE MEME APRES LA FETE DE TABASKI…»

Si les uns déclarent que les prix ont connu une hausse, les autres trouvent que les prix n’ont pas changé même après la fête. «Il n’y a pas de poissons et la viande est trop chère. Avant la fête, l’oignon se vendait à 300 f le kilo actuellement elle se vend à 350f, il n’y a pas une grande différence mais le Sénégalais aime exagérer même si c’est une hausse de 25 f, il va trouver cela trop cher», déclare mère Ndiaya, femme au foyer, venue faire ses courses pour préparer un bon «thiep». Selon les sieurs Ibrahima Ndiaye et Abdoulaye Seck, tous deux commerçants détaillants, seule l’huile a connu une légère hausse car elle est passée de 1000f le litre à 1.100 ou 1.200f. Quant aux prix de l’oignon et de la pomme de terre rien n’a changé. «Ce sont les mêmes prix qui sont toujours là. Aucune denrée n’a augmenté même après la fête de tabaski. La pomme de terre se vend à 450 f le kilo tandis que l’oignon est à 350f le kilo. C’est seulement l’huile qui a un peu grimpé, elle est passée de 1.000 f le litre à 1.100 f voire 1.200f. Les prix peuvent varier d’un marché à un autre», nous confient les deux commerçants. Assis devant sa boutique à Sicap Foire, le grossiste Korka nous apprend que le riz parfumé se vend à 21.500f le sac de 50 kilos et le riz ordinaire est à 13.000f le sac de 50 kilos et que le prix n’a pas changé. Pareille situation pour le sucre, toujours d’après Korka, le kilo se vend à 600f.

(SUDQUOTIDIEN)

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