Après le Covid-19, le monde, déjà durement éprouvé par la crise sanitaire et ses effets, n’avait pas besoin de cette nouvelle crise caractérisée par l’invasion militaire russe en Ukraine. Déjà, dans son rapport 2022, l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a fait de « graves constatations » sur les conséquences malgré les efforts déjà consentis pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).
« Cette situation, alors que nous étions en début de reprise (post-Covid), va avoir aussi un impact sur la situation économique et peut-être sociale dans beaucoup de pays », a alerté le représentant de l’ONUDI au Sénégal, Christophe Yvetot. L’invité du Jury du dimanche (JDD), ce 27 février, a rappelé « qu’à peu près 200 millions d’emplois ont été mis à risque par cette crise. Aussi, à peu près 100 millions de gens ont replongé dans la pauvreté alors que nous étions dans un mouvement de sortie de pauvreté. »
Une mauvaise nouvelle pour le développement industriel mondial ? « Tout a fait. Puisque s’il y a un renchérissement des coûts des matières premières et notamment énergétiques, mais aussi de denrées alimentaires tirées des céréales, il est clair que cela peut porter atteinte à l’économie. Mais, en même temps cela renforce peut-être l’analyse que nous avions faite lors de la crise Covid : c’est que les pays comme le Sénégal et beaucoup de pays africains doivent justement accélérer leur transition vers beaucoup plus d’autonomie, beaucoup plus de productions locales pour fournir les biens et les services dont ils ont besoin au niveau national. »
En effet, abordant les conclusions de ce rapport, il a souligné que « ceux qui ont un secteur industriel plus diversifié s’en sortent mieux. Les pays dans lesquels il y a des entreprises les plus grosses s’en sortent mieux parce qu’elles ont réussi à réorienter leurs productions. Par exemple, les entreprises textiles qui ont commencé à fabriquer des masques ou des entreprises qui fabriquaient de l’alcool, qui se sont mises à faire des gels. Donc, il y a des entreprises qui ont cette agilité. Mais, celles qui souffrent, évidemment, ce sont les Petites et moyennes entreprises (PME) qui sont souvent informelles. C’est le cas au Sénégal puisque pratiquement 95% du tissu économique est informel ».
Yvetot souhaite « une sortie diplomatique » de cette situation (guerre en Ukraine).
(EMEDIA)