Le 11 mai dernier, l’ONG Oxfam publiait son rapport « Towards a Living Income for Cocoa Farmers in Ghana ». Le document de 64 pages dresse la situation financière peu reluisante des producteurs de cacao de l’ex-Gold Coast et dénonce un enrichissement des grandes multinationales du chocolat sur le dos des exploitants. Retour en 4 chiffres clés sur les principaux points du rapport.
16 %
Dans le cadre de son étude, Oxfam a réalisé un sondage auprès d’un échantillon de plus de 400 producteurs de cacao qui fournissent plusieurs entreprises de chocolat en matières premières. Selon l’ONG, il ressort que leur revenu net a fondu de 16 % en moyenne entre les campagnes 2019/2020 et 2021/2022.
Les femmes ont été les plus touchées avec une baisse d’environ 22 %. Cette situation est liée principalement à la flambée des coûts des engrais, des produits agrochimiques et de la main-d’œuvre. D’après Oxfam, les producteurs ont signalé que les prix des engrais ont bondi de 200 % alors que ceux du travail et des produits phytosanitaires ont augmenté respectivement de 51 et 43 % sur la période.
Avec la hausse des coûts de production couplée à la mauvaise météorologie, les investissements dans les fermes ont diminué, affectant la productivité des vergers cacaoyers. Selon le rapport, les rendements des récoltes des producteurs ont chuté de 25 % entre 2020 et 2022.
Selon Oxfam, cette réalité traduit l’échec des programmes de durabilité des dix principaux fabricants et négociants de cacao opérant au Ghana, qui se sont engagés à aider les exploitants à améliorer leur productivité.
90 %-C’est la proportion d’exploitants de cacao qui n’ont pas accès à un revenu minimum vital. Selon l’organisation, les primes versées par les entreprises ont été comprises entre 35 et 60 $ la tonne, un niveau très faible qui n’a pas permis d’augmenter les revenus et d’atténuer l’effet de la hausse des coûts des intrants et des équipements agricoles. D’après Oxfam, il faudrait 2 600 $ de plus pour permettre aux producteurs de satisfaire les besoins essentiels comme l’achat de biens de première nécessité, le logement et la santé.
15 milliards $-C’est selon le rapport, le montant total du profit engrangé par les 4 plus importantes compagnies chocolatières cotées en bourse que sont Nestlé, Lindt, Hershey et Mondelēz grâce à leurs divisions confiserie depuis 2020. Selon Oxfam, les fortunes des familles Mars et Ferrero qui comptent également parmi les plus gros fabricants de chocolat au monde ont grimpé de 39 milliards $ depuis 2020 pour atteindre actuellement une valeur nette totale de près de 157 milliards $.
1,5 %-C’est la part des bénéfices annuels réalisés par l’industrie du chocolat que reçoit le Ghana. D’après Oxfam, cela équivaut à 2 milliards $ sur un total de 130 milliards $.
Ecofin