L’inflation globale annuelle du Ghana a chuté à 26,4% en novembre 2023 contre 35,2%, un mois plus tôt, en raison d’une baisse « notable » de l’inflation alimentaire et non alimentaire, sur la période étudiée.
Pour le mois de novembre 2023, les prix des produits alimentaires ont connu une augmentation de 32,2% en glissement annuel, selon des données du Bureau national des statistiques (NBS). Même si on reste sur une progression à deux chiffres, ce rythme constitue une amélioration, en comparaison avec les 44,8% d’inflation affichée en octobre 2023.
Le NBS explique cette évolution positive des choses par une normalisation des prix, sur des produits tels que les légumes, les céréales et le poisson entre autres. L’inflation non alimentaire quant à elle s’est affichée à 21,7% contre 27,7% sur la période étudiée.
Il reste cependant difficile de cerner les dynamiques qui entourent l’amélioration des prix des produits alimentaires. Le Ghana, à en croire la Banque africaine de développement est importateur net d’aliments avec une offre locale qui est passée de 15% en 2001, à seulement 5% en 2019. Le pays qui s’appuie principalement sur des revenus issus du cacao, puis de l’or et du pétrole, secteurs peu inclusifs, a développé une dépendance aux produits importés. Cette situation complexifie les conditions de vie pour une grande partie de la population non impliquée dans ces industries.
Dans l’optique d’atténuer les effets inflationnistes sur les ménages, l’Etat du Ghana a annoncé une augmentation du salaire minimum de 22%, dès janvier 2024. Cette mesure risque toutefois d’être insuffisante compte tenu du rythme de l’inflation, avertit la Banque mondiale. L’institution bilatérale indique également que la pauvreté devrait s’aggraver d’ici à 2025, pour atteindre près de 34 % (seuil international de pauvreté) d’ici à 2025, en raison des perspectives de croissance modérée dans les services et l’agriculture et de la hausse des prix.
La BOG estime, parallèlement, que « toutes les mesures de base de l’inflation et des anticipations d’inflation sont orientées à la baisse ». Toutefois, elle restera vigilante quant aux risques qui pèsent sur le processus de « désinflation ».
Ecofin