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Gestion axée sur le résultat : Ces réformes attendues dans le secteur de la Santé

« L’avenir de la santé en Afrique et l’économie ». C’est l’un des thèmes qui a été abordé lors de la 54e session de la Conférence des ministres des Finances, de la planification et du Développement économique, qui s’est tenu au Cicad de Diamniadio. Au cours du panel animé par l’ancienne ministre de la santé Eva Marie Coll Seck, les ministres Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Hott ont dévoilé les contours des différentes réformes envisagées dans le secteur de la santé.

« Dis-moi quel patient tu es, je te dirais quel système de santé tu as ». Le covid-19 a mis à nu la défaillance des systèmes sanitaires de plusieurs pays africains et pousse les gouvernants à changer de paradigme. Au Sénégal, le secteur de la santé consomme à peu près 10% du budget global. Cela inclut tout le secteur y compris la couverture sanitaire universelle.

Depuis 2012, le budget consacré au Msas n’a cessé d’augmenter. Celui de 2022 a battu tous les records, avec 235 milliards 996 millions 717 mille 777 FCFA. Face à ses homologues africains, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr a avoué les carences dans ce secteur. « Tout cet effort financier en termes d’investissement dans le secteur ne nous donne pas toujours le résultat escompté. Je ne pense pas que ce soit simplement une perception, mais il faut reconnaître que même si on a fait beaucoup d’efforts pour faire bouger les lignes, il y a lieu de reconnaître cette ambiance globale d’insatisfaction », a reconnu le ministre de la santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.

D’après le Msas, en plus de l’effort financier sur les ressources humaines, il faut procéder à des réformes pour rendre ce secteur plus performant. Une directive donnée par le président de la République. D’après le ministre de l’Économie et de la Coopération Amadou Hott, le président Macky Sall a même demandé à ce qu’il y ait un plan d’investissement quinquennal pour remettre à niveau le secteur de la santé. Comme le Sénégal s’est engagé dans la production du vaccin, le premier pan de ces réformes est la création de l’agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique. « Cette agence est à pied d’œuvre. Il s’agira de fusionner le laboratoire national de contrôle médicaments et la direction de la pharmacie et du médicament avec pour objectif de la rendre plus efficace », a estimé Diouf Sarr. Cette agence va permettre de gérer toute la chaîne de valeur, en termes logistique, de contrôle et de la réglementation.

« Il faut une politique de rémunération basée sur le résultat »
Il y aura une réforme qui débouche sur la digitalisation du système. Il s’agit de passer des méthodes archaïques vers celles modernes et adaptées aux nouvelles technologies. La gouvernance ou la gestion est l’une des réformes phares envisagées dans ce secteur. Au-delà des moyens déployés, le gouvernement de Macky Sall veut axer ces réformes sur des résultats probants. Pour Diouf Sarr, cela renvoie à la politique de rémunération dans le secteur de la santé. « Il faut une politique de rémunération basée sur le résultat. Avec toute la dimension de la tarification, le rôle et la responsabilité des agents dans les structures hospitalières. C’est toute la problématique de la modernisation du secteur tirée par une gouvernance moderne », a ajouté Abdoulaye Diouf Sarr.

L’investissement du secteur privé constitue la nouveauté dans ces réformes. L’objectif est de rendre le secteur attrayant pour les non professionnels. Le Sénégal a fait une nouvelle loi sur le partenariat public privé qui permet au secteur privé d’investir dans la santé. « On a un projet d’hôpital en Ppp avec le secteur privé à Saint louis. Nous sommes en discussion avec le secteur privé qui va, avec l’aide de l’Etat, financer entièrement ce projet. L’Etat va payer le loyer tous les ans pour permettre de rémunérer le secteur privé qui va cogérer l’hôpital avec l’Etat », a annoncé Amadou Hott. Mais l’ouverture ne sera source d’anarchie. D’après Abdoulaye Diouf Sarr, l’ouverture au secteur privé sera encadrée et réglementée afin de ne pas fragiliser les professionnels. « Nous avons finalisé le cadrage. Le cabinet est en train de travailler sur le processus de mise en place du dispositif qui doit nous permettre d’engager ces réformes », a déclaré le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas).

ENCADRÉ
Amadou Hott, ministre de l’Economie et de la coopération
« Il est envisagé que le secteur public contribue au financement de la Cmu »
« C’est encore envisager dans le futur, que les employés du secteur privé ou public puissent contribuer au financement de la couverture sanitaire universelle. Aujourd’hui, c’est l’Etat qui finance soit sur son budget, soit en obtenant des financements concessionnels auprès des partenaires au développement. Je pense que le contribuable peut aussi contribuer à partir de son salaire. Ce sont des propositions que le gouvernement pourra étudier prochainement pour un financement plus durable de la couverture sanitaire universelle qui permet d’aider les plus pauvres à accéder au soins médicaux ».

EMEDIA

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