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Francophonie économique : La Côte d’Ivoire veut accueillir la prochaine rencontre des entrepreneurs en 2022

Depuis mardi, des dirigeants et entrepreneurs se réunissent à Paris pour la première rencontre des entrepreneurs francophones. Alors qu’Abidjan se propose déjà d’accueillir la prochaine édition, les défis à relever pour concrétiser le rêve d’une Francophonie économique restent importants.  

Abidjan pourrait accueillir la prochaine édition de la Rencontre des entrepreneurs francophones (REF). Lors de la première édition des 24 et 25 août, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi (photo), a annoncé que son pays est prêt à accueillir l’événement.

« Je voudrais vous proposer que cette rencontre qui en appelle forcément d’autres, puisse désormais se tenir alternativement sur les deux rives de notre monde francophone, et vous convie ainsi, toutes et tous, en 2022 à Abidjan pour, à l’air libre de cette Afrique nouvelle qui a soif d’ambitions et de progrès, voir grandir ces projets d’une Francophonie économique toujours plus conquérante et rayonnante », a déclaré le chef du gouvernement ivoirien aux participants rassemblés à l’hippodrome de Paris-Longchamp pour cette réunion annuelle.

Capitale économique ivoirienne et ville la plus peuplée de l’Afrique de l’Ouest francophone, Abidjan est devenue ces dernières années, un centre d’affaires incontournable dans la région. Véritable vitrine du pays, elle a déjà accueilli de nombreuses conférences internationales. Cet appel du Premier ministre ivoirien semble donc confirmer les ambitions du gouvernement de faire de la ville, l’une des principales portes d’entrée des investissements étrangers sur le continent.

Pour rappel, la rencontre des entrepreneurs francophones s’inscrit dans une logique de renforcement des échanges économiques et des investissements entre les pays ayant en commun la langue française. Comme l’a souligné M. Achi, le monde francophone est aujourd’hui l’une des 5 grandes zones géopolitiques linguistiques, représentant près de 16% de la population et du PIB planétaire. Dans cette sphère, l’Afrique occupe une place de choix puisqu’elle concentre déjà la plus grande partie de la communauté francophone mondiale, et on estime que d’ici 2050, 90% des locuteurs âgés de 15 à 30 ans vivront sur le continent.

Des défis importants à relever

La nouvelle stratégie visant à développer une Francophonie plus économique semble augurer de nouvelles opportunités d’investissements pour le pays des éléphants, mais également pour tous les autres pays francophones du continent noir. Cependant, de nombreux défis restent à relever pour concrétiser ces opportunités.

Pour l’heure, le commerce intra-africain reste encore faible. En 2019, l’UEMOA, une zone économique francophone par excellence a destiné plus de 76% de ses exportations de biens à d’autres continents, dont 46,6% à l’Europe. Ce paradigme se répète aussi, lorsqu’on analyse la structure des importations de biens. Au total, on estime qu’en 2019, le total des biens échangés entre les pays de l’UEMOA ne compte que pour un peu plus de 13% du total des échanges de la zone.

Mais surtout, la région qui compte 7 pays francophones parmi ses huit membres s’est majoritairement tournée ces dernières années vers la Chine qui est d’ailleurs le premier partenaire commercial du continent. Depuis 2016, l’empire du Milieu est le principal exportateur de biens vers l’UEMOA avec 16,7% de part de marché en 2019 contre 13,5% pour la France. Une courbe que Paris souhaite inverser en redynamisant ses relations économiques avec ses anciennes colonies.

Pour Patrick Achi, un tel projet ne pourrait être concrétisé qu’avec une action conjuguée des secteurs public et privé. « A nous donc, gouvernants, de tout mettre en œuvre pour que cette rencontre ne soit pas un simple sommet de plus, et de toujours favoriser cette communauté économique francophone qu’il faudra doter à terme, pour amplifier nos succès, d’un cadre institutionnel novateur, paritaire entre secteur privé et pouvoirs publics » a-t-il lancé. Et d’ajouter : « et à vous, entrepreneurs francophones, de faire vivre cette nouvelle Francophonie économique pour en faire un espace de prospérité et d’inclusivité ».

(AGENCE ECOFIN)

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