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Foncier : Seuls 2% des femmes rurales détiennent des papiers individuels

L’initiative prospective agricole et rurale  (IPAR) a tenu une rencontre de partage et de dialogue avec le Haut Conseil des Collectivités Territoriales sur les droits fonciers des femmes. Ladite structure a partagé les résultats  de leur étude sur le foncier qui révèle que seuls 2% des femmes rurales détiennent des papiers individuels.

Le Sénégal fait face aux défis de l’accès et le contrôle par les femmes des ressources foncières. Ceci, malgré les avancées remarquables notées sur l’amélioration des cadres juridique et institutionnel. Pour y faire face,  l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), en partenariat avec le Conseil National de Concertation et de coopération des Ruraux (CNCR), a mis en œuvre le projet de recherche-action « Promotion d’une gouvernance foncière inclusive par l’amélioration des droits fonciers des femmes au Sénégal ». Ledit projet s’inscrit dans le contexte sénégalais où les femmes sont confrontées à une insécurité foncière persistante, les privant de leurs droits fonciers et moyens d’existence, ce qui constitue un frein majeur à la productivité agricole et la lutte contre la faim et la pauvreté. Selon la coordinatrice du projet, Oumou Khairy Coulibaly Tandian,  l’étude menée sur cette question leur  a permis de connaitre le contexte dans les trois commune ciblées que sont Darou Khoudoss, Ross Béthio et Toubacouta. « Elle révèle que l’accès des femmes à la terre demeure limité malgré les  avancées notées et a décelé de  bonnes pratiques. La sécurisation des terres a permis d’obtenir 300 demandes pour les femmes et leurs alliées mais aussi sur le plan de la gouvernance, nous avons mis en place des conventions locales qui permettent une participation citoyenne des femmes et des jeunes jusqu’à l’échelle la plus fine  des villageois », dit-elle. Et de poursuivre : « Les femmes représentent plus 70% de la population agricole rurale mais ne détiennent même pas 13% des terres agricoles et celles qui ont des papiers individuels sur leurs terres tournent  autour de 2%.

Dans la vallée notamment dans le Delta, il y’a à peine 1% des terres qui sont allouées aux femmes ». Ces acteurs comptent miser sur le renforcement des capacités des femmes pour u meilleur accès des terres. Des initiatives comme  l’allégement ou la gratuité des frais de bornage et  la revue à la hausse du  quota pour permettre aux femmes d’accéder à la terre ont été faites. « Nous avons obtenu pour Toubacouta,  309 délibérations pour les femmes et leurs  alliés et surtout les jeunes », dit-elle.

Pour la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales,  Aminata Mbengue Ndiaye, une réforme foncière a été mise en place par  la création de la commission nationale de réforme foncière. C »’est aussi dans cette optique que des mesures importantes ont été prises par le Président de la République à travers des décrets qui modifient celui de 1972 relatif aux conditions d’affectation et de désertification des terres du domaine national comprise à l’intérieur des communautés rurales.

Cette nouvelle réglementation dispose que pour les terres de moins de 10 hectares, l’affectation se fait  par délibération du conseil municipal après approbation du préfet ou du sous-préfet. Et pour les délibérations d’une superficie comprise entre 10 et 50 hectares, seul le préfet du département est compétent pour allouer la délibération. Par contre, au-delà de 50 hectares la compétence revient au gouverneur de la  région », précise-t-elle. Elle est d’avis que pour construire les territoires de demain pour une meilleure efficacité collective sociale politique, les femmes doivent prendre toute leur place dans la maitrise des nouveaux défis dans notre pays.

(REWMI)

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