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Finances publiques : Troubles au Sénégal alors que l’incertitude grandit chez les investisseurs des titres publics

Agence Ecofin – Le report sine die de l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024 a conduit à l’instabilité. Une situation qui survient alors que l’écart entre les prévisions du FMI et le sentiment à long terme des investisseurs obligataires se creuse.

Le climat d’instabilité qui s’est installé dans les principales villes du Sénégal, y compris la capitale Dakar, survient alors que semble régner une ambiance d’incertitude chez les investisseurs ciblant les titres publics émis par les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Des manifestations où sont intervenues les forces de l’ordre, car non autorisées selon le gouvernement, ont éclaté dans plusieurs localités du pays, paralysant l’activité à Dakar selon des personnes jointes sur place. Le report par le président Macky Sall de l’élection présidentielle prévue le 25 février, et sans donner d’autre date, est le principal déclencheur de la grogne actuelle.

Le président Macky Sall qui s’est engagé à ne pas se représenter a justifié sa décision par l’impasse institutionnelle née du désaccord entre le parlement et le Conseil constitutionnel sur la candidature, notamment de Karim Wade et le très populaire Ousmane Sonko. Mais dans la foulée, on apprend que l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi fixant la nouvelle date du scrutin au 15 décembre 2024.

Ces troubles surviennent alors que le pays mobilise des ressources auprès des investisseurs de l’UEMOA par appel public à l’épargne de l’ordre de 200 milliards FCFA. Le résultat des souscriptions dont la période s’achève le 7 février 2024 permettra d’avoir une nouvelle mesure du sentiment des investisseurs.

En octobre 2023, alors qu’il déboursait une nouvelle tranche de 169 milliards FCFA (276 millions $), le Fonds monétaire international (FMI) est resté dans un certain optimisme, quoique plus modeste, avec des prévisions de 8,3% de croissance du produit intérieur brut pour le Sénégal, en 2024. Mais plusieurs indices sur le marché des capitaux démontrent que ce sentiment n’était pas partagé par nombre d’investisseurs.

Sur l’emprunt obligataire de 75 milliards FCFA, effectué pour le compte de son fonds commun de titrisation, Sonatel, l’entreprise la plus valorisée en bourse du pays et de l’UEMOA, n’a pas attiré beaucoup d’investisseurs de détail, contraignant la banque d’investissement sud-africaine Ninety One à prendre le maximum de sa prise ferme.

Aussi, sur deux de ses trois sorties effectuées sur le marché local des capitaux, l’Etat du Sénégal n’a attiré le maximum des investisseurs que sur ses bons du Trésor, avec moins d’un an de maturité. Pour les titres remboursables sur un terme plus long, il y a eu beaucoup moins d’enthousiasme chez les investisseurs, selon les résultats publiés sur la plateforme UMOA-Titres, agence qui organise et gère les émissions de la zone UEMOA.

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