Deux pays d’Afrique subsaharienne ont déjà animé le marché des obligations souveraines (internationales) depuis le début de l’année 2020, avec un certain succès, selon un constat l’Agence Ecofin.
La première sortie a été celle du Gabon. Ce pays de la zone CEMAC a en effet proposé aux détenteurs de deux de ses obligations arrivant à maturité respectivement en 2023 et 2026, d’émettre à leur profit de nouveaux titres pour un milliard $ en remplacement des anciens.
La deuxième sortie a été celle du Ghana, qui comme annoncé dans sa Loi de finances, a émis de nouvelles obligations internationales pour 3 milliards $. L’opération s’est déroulée en trois tranches avec des maturités différentes.
Dans les deux cas, les investisseurs ciblés ont répondu favorablement. L’opération gabonaise a été sursouscrite 3 fois, tandis que le carnet d’ordres de l’emprunt du Ghana a atteint les 14 milliards $.
On note aussi que les deux émetteurs ont reçu des taux d’intérêt attractifs signalant un certain enthousiasme du marché international des capitaux pour des obligations en provenance des pays émergents et frontières. En attendant les élections américaines cette année et la stabilisation des relations entre les Etats-Unis et ses alliés, les taux offerts sur des marchés plus développés restent encore très bas.
L’Afrique subsaharienne qui a globalement un important déficit à financer devrait ainsi pouvoir en profiter. D’autres données collectées sur le secteur indiquent cependant que ses pays n’ont pas beaucoup de choix. Pour plusieurs d’entre eux, 14 milliards $ d’eurobonds précédemment émis arrivent à maturité entre 2024 et 2025, selon un récent rapport de l’Institute for International Finance, une organisation américaine basée à Washington et qui analyse les finances publiques internationales.
L’opération gabonaise entre dans ce cas de figure. Les titres émis cette année avaient pour but de restructurer la maturité de 1 milliard $ sur deux tranches d’obligations internationales qui arrivent à maturité en 2023 et 2026. Pour celles dont la maturité est la plus proche, de nouveaux titres sont émis pour 750 millions $ et pour la plus longue, 250 millions $ sont proposés.
Même si les contextes macroéconomiques des deux pays restent assez fragiles, selon de récentes analyses de l’agence de notation Moody’s, ils sont parvenus à mettre en place des réformes qui ont renforcé leurs positions budgétaires et extérieures. Mais dans les deux cas, il faudra rester vigilant.
Les difficultés de la dette du Congo pourraient compromettre les objectifs des réserves de change de la CEMAC, la sous-région à laquelle appartient le Gabon. Au Ghana, tout dépendra du prix du pétrole et de l’or sur les marchés mondiaux et aussi, du niveau de volatilité de la monnaie locale, le Cedi, qui demeure une équation à résoudre.
Ecofin
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