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Finance carbone : A la COP 26, l’Afrique a obtenu 800 milliards $ de moins que ce qu’elle réclamait aux pays développés

Les pays développés n’ont pas réussi à tenir l’engagement pris, il y a 12 ans, de fournir 100 milliards $ par an jusqu’en 2020 à l’Afrique pour répondre aux objectifs climatiques mondiaux. A la COP 26, le continent espérait changer cette situation et obtenir plus de financements pour le climat.

A la COP 26, les promesses d’accompagnements financiers obtenus par l’Afrique ont été de 500 milliards de dollars. C’est 800 milliards de dollars de moins que les 1300 milliards $ réclamés aux pays développés pour s’adapter aux objectifs climatiques de la planète. D’après le président de la COP 26, Alok Sharma (photo), la somme sera mobilisée, d’ici 2025.

Les 500 milliards $ ne prennent pas en compte les dommages déjà causés par les changements climatiques qui, de toute façon, ne feront pas l’objet de compensations financières. Plutôt que de compenser les pertes par l’argent réclamé par les nations africaines, les pays développés ont choisi de financer des ateliers du « Santiago Network », spécialiste de la gestion des pertes et des dommages causés par les changements climatiques.

Cette situation a été accueillie avec beaucoup de dépit en Afrique, notamment après l’échec des pays développés à respecter leur précédente promesse.

« C’est triste d’apprendre que les pays riches n’ont pas respecté de près de 20 milliards de dollars leur première promesse de contribution à hauteur de 100 milliards de dollars par an, pour aider les pays vulnérables – dont la plupart sont en Afrique – à faire face aux défis du changement climatique. C’est un gros revers, surtout à un moment où la plupart des pays en développement sont confrontés aux défis socio-économiques posés par le covid-19 », a déclaré Victor Ongoma, professeur en changement climatique basé au Maroc, au micro du média Quartz.

« La COP 26 a failli être un moment décisif. Il a semblé, pendant un bref instant, qu’à Glasgow, les dirigeants pourraient enfin s’engager à créer un fonds international pour aider les pays vulnérables qui ont déjà tant perdu à cause de la crise climatique. Mais dans les dernières heures, les Etats-Unis, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont supprimé le concept de “fonds” du texte de la décision de la COP, le diluant en faveur de la tenue d’un “atelier”. Les pays riches ne veulent manifestement pas payer pour les coûts qu’ils infligent aux nations plus pauvres », a déploré sur twitter, Vanessa Nakate, une activiste ougandaise engagée dans les causes liées aux questions climatiques.

Reçu comme un refus des pays riches de s’engager à réparer les dommages causés par leur pollution, l’accord final n’a néanmoins pas fait disparaître l’espoir suscité par le fait que la prochaine COP se tiendra en Afrique, en Egypte plus précisément.

« Nous sommes ravis qu’elle se déroule en Afrique et on l’appelle déjà la COP de l’adaptation. Nous espérons que les questions importantes pour les pays vulnérables y obtiendront plus d’importance et de visibilité », a déclaré Wanjira Mathai, vice-présidente et directrice régionale pour l’Afrique à l’Institut des ressources mondiales WRI.

En attendant, la situation oblige le continent africain à trouver des moyens alternatifs pour financer sa transition.

(AGENCE ECOFIN)

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