Les acteurs ayant participé à cette journée de discussions et partage d’expériences ont appelé à renforcer le rôle de la presse économique dans l’attraction des investisseurs et la transformation économique, mettant l’accent sur la nécessité de former les journalistes et d’encourager l’émergence de médias économiques et financiers de référence.
“Sans presse, pas de développement”. C’est sur ces mots de Russel Michel Lohoré que s’est ouverte la 3ème édition du Forum Africain de la Presse Économique et Financière (FAPEF), le 22 juin 2023 à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’événement a rassemblé des acteurs clés du domaine allant de journalistes économiques de diverses nationalités à des responsables gouvernementaux et institutions financières.
Leur objectif, examiner les défis du développement économique de l’Afrique, notamment la question de l’intégration dans le contexte de la ZLECAF, ainsi que le rôle crucial de la presse économique dans ce processus. Pour Russel Michel Lohoré, “la presse de développement peut transformer nos économies. […] Il suffit de lui donner accès à l’information précise, à des données et des rapports fiables”.
Il souligne l’importance de la spécialisation journalistique, affirmant que “l’émergence de l’Afrique ne peut s’opérer sans des journalistes spécialisés dans l’économie, l’éducation, les technologies, l’innovation”. De plus, il met en avant le rôle prépondérant de la presse dans l’attraction des investissements : “Des journalistes économiques et financiers bien formés peuvent, grâce à la pertinence et à l’impact de leurs productions, attirer des investisseurs dans leur pays”.
Au cours du premier panel, Idriss Linge, rédacteur en chef de l’Agence Ecofin, a souligné la nécessité de modérer le discours alarmiste sur la dette africaine. Selon lui, l’Afrique n’est pas aussi risquée que certains médias occidentaux le laissent entendre. Il a encouragé la presse africaine à changer cette perception que les investisseurs internationaux ont de l’Afrique, insistant sur les avantages comparatifs du continent.
Mahamadi Sebogo, chef du service économie et finances à Sidwaya, a appuyé ces propos en soulignant la dynamique économique positive de son pays, le Burkina Faso, malgré les défis sécuritaires auxquels il fait face. Cependant, cette vision optimiste a été quelque peu modérée par Guillaume Liby, professionnel du secteur bancaire qui a relevé le sous-emploi des facteurs de croissance économique, comme le travail et le capital. Il a également mis en évidence les taux d’intérêt élevés, véritables obstacles à l’obtention de crédits et qui freinent le développement économique des pays africains.
D’autres voix ont rejoint ce débat. Ristel Tchounand, rédactrice en chef adjointe de La Tribune Afrique, a plaidé pour un soutien accru des médias, en particulier par une formation plus approfondie des journalistes. Elle a également appelé à améliorer leurs conditions de travail. Fiacre Kakpo, de l’Agence Ecofin, a souligné le besoin d’appui des institutions régionales pour les médias opérant en Afrique, ainsi que l’importance de créer une plateforme réunissant les journalistes de la région, rejoignant ainsi Adeola Yusuf, directeur de Platforms Africa, qui a appelé à plus de collaboration entre les acteurs.
L’événement a bénéficié du soutien de la commission de l’UEMOA, de la BCEAO, de la BRVM, et de la BADEA, attestant de l’importance de l’initiative lancée par Russel Lohoré en 2021. À travers le FAPEF, ce dernier aspire à créer un espace d’échanges et de dialogue entre journalistes, économistes, chercheurs et étudiants, dans le but de “promouvoir l’émergence d’une presse économique africaine de référence, capable d’éclairer les citoyens dans leur vie quotidienne, de stimuler les marchés et d’attirer les investisseurs”.
Ecofin