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Entreprise-Infrastructures : au Niger, Mariam Kamara valorise l’architecture traditionnelle dans les projets d’urbanisme

Mariam Kamara construit des bâtiments et espaces urbains inspirés de l’architecture traditionnelle du Niger. Son travail alliant modernité et techniques ancestrales est une alternative à l’urbanisme occidental inadapté au climat chaud, et aussi une solution de restauration de l’habitat local.

Mariam Kamara (photo) est la fondatrice de l’Atelier Masomi, un cabinet spécialisé dans la conception de bâtiments et d’espaces urbains calqués sur l’architecture traditionnelle du Niger. L’entreprise située dans la ville de Niamey veut réinventer une architecture axée sur le contexte et l’écologie, bien loin du modèle d’urbanisme occidental.

Mariam Kamara doit son inspiration au Niger où sa famille s’est installée depuis son enfance, avant son départ pour les États-Unis. Les grottes, les peintures ou les pierres polies de la ville d’Agadez et de ses alentours l’ont amenée à remettre en question les maisons occidentales inadaptées au climat chaud, et qui de surcroît ne prennent pas en compte la Fada, un espace de rassemblement où l’on se retrouve pour partager du thé ou discuter. Par ailleurs, elle a remarqué que les constructions locales en terre étaient généralement assimilées à la pauvreté.

Après un master en architecture à l’université de Washington, elle revient au Niger et fonde en 2014 l’Atelier Masomi afin de valoriser l’architecture locale dans les projets d’urbanisme. Ses constructions sont réalisées à partir de matériaux disponibles localement, comme la terre, le ciment et le métal recyclé. Elle utilise une combinaison de technologies traditionnelles et modernes pour répondre aux désirs de ses clients attachés à leur histoire et à leur environnement. Les bâtiments ont pour autre particularité d’offrir une ventilation et de l’ombre, utiles dans un climat désertique.

Utiliser les matériaux locaux est une solution à la fois écologique et économique, mais aussi un moyen de repenser l’architecture autour d’une technologie propre aux populations locales. Les constructions de Mariam Kamara ont suscité de l’admiration et lui ont permis de lancer son premier grand projet baptisé « Niamey 2000 » en 2016, aux côtés de deux autres architectes. Niamey 2000 est un lotissement de 1 700 m2 conçu avec de la terre cuite et répondant de manière culturelle aux problèmes d’urbanisme du Niger.

L’architecture engagée de Mariam Kamara est non seulement une alternative à l’urbanisme occidental, mais aussi une manière de restaurer les constructions locales tout en les améliorant. À l’avenir, elle ambitionne de construire un nouveau centre culturel au cœur de la ville de Niamey, avec des tours en briques de terre, des bibliothèques et des espaces de spectacle.

Ecofin

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