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Entreprendre : En Côte d’Ivoire, Mariama Camara impose les cosmétiques made in Africa

L’offre des cosmétiques naturels africains émerge sur le continent et gagne du terrain ailleurs. Dans ce marché en pleine croissance, la Guinéenne Mariama Camara a réussi à se frayer un chemin avec son concept Kanafrik, qui se veut un univers créatif représentant les produits locaux et bio.

Dans la capitale ivoirienne Abidjan, l’entrepreneure Mariama Camara a ouvert un concept-store à l’africaine, mélangeant diverses tendances. Il regroupe à la fois un magasin cosmétique, un espace de co-working, un rayon alimentaire et un autre espace consacré au textile. Parmi ses produits, des cosmétiques naturels pour le corps et les cheveux, obtenus à partir d’une trentaine de types de beurres de karité et cacao, ainsi que des huiles pressées à froid. Dans cet univers créatif, on retrouve également des herbes et des plantes, des produits à l’argile, au curcuma, au neem ou au baobab entre autres.

Mariama Camara est la fondatrice de Kanafrik. Originaire de Guinée Conakry, elle s’est installée à New York depuis une vingtaine d’années. Ses multiples expériences professionnelles, notamment en tant qu’agent de la célèbre marque MAC Cosmetics et styliste pour la marque italienne Eredi Pisano, l’ont motivée à se lancer dans l’entrepreneuriat.

L’une de ses entreprises, Mariama Fashion Production, qui produit des textiles à partir de noyaux d’avocat et de peaux d’oignon, a d’ailleurs collaboré avec Michelle Obama. Kanafrik signifie « femmes d’Afrique » dans une langue locale du Burkina Faso, où une coopérative de femmes travaille sur le beurre de karité utilisé pour ses produits.

Depuis quelques années, les cosmétiques naturels africains gagnent du terrain et répondent mieux aux besoins des communautés noires, se montrant respectueux des valeurs et du savoir-faire du continent. Face au manque de diversité dans l‘industrie de la beauté, de nombreux Africains et personnes d’ascendance africaine renoncent progressivement aux standards imposés par l’occident. Une réaffirmation qui offre aux entrepreneurs comme Mariama Camara un vaste marché de consommation.

Contrairement aux marques existantes, Kanafrik propose des produits à l’état brut à sa clientèle, afin de leur permettre de concevoir eux-mêmes leurs propres cosmétiques et les aider à composer les mélanges adaptés à leur type de peau. Pour la fondatrice, laisser le choix aux clients leur permet de mieux s’affirmer. Autre particularité de Kanafrik, le recyclage de ses emballages et la fabrication de sacs réutilisables.

« On se procure aussi les bouteilles ou bocaux que ramassent les jeunes filles au marché d’Adjamé. On les rachète, on les peint et on y introduit nos produits (cette petite activité permettant à ces filles de payer leur scolarité, Ndlr.) », a fait savoir Mariama Camara sur Jeune Afrique.

Depuis son lancement en juillet 2020, Kanafrik rassemble une clientèle internationale composée d’Ivoiriens, de Libanais et de nombreux touristes. L’entreprise enregistre aussi des commandes des États-Unis, du Canada, de l’Italie, du Royaume-Uni et de la France. L’affaire étant rentable, Mariama Camara ambitionne d’ouvrir d’autres magasins sur le continent.

Ecofin

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