Bénéficiant d’un ensoleillement tout au long de l’année, l’Afrique du Nord dispose d’un énorme potentiel en matière d’énergie solaire, mais les investissements considérables et les aides publiques nécessaires aux grands projets constituent un défi pour les gouvernements régionaux à court d’argent.
S’ils se targuent d’accueillir quelques-uns des plus grands projets photovoltaïques au monde, les pays de la région feraient mieux de mettre l’accent sur des projets de moindre envergure aux résultats plus tangibles, estiment des entrepreneurs spécialisés dans ce domaine. Pays arabe le plus peuplé avec quelque 102 millions d’habitants, l’Egypte s’est fixé comme objectif d’atteindre 42% de son électricité provenant d’énergies renouvelables d’ici 2035.
Le parc solaire de Benban est la parfaite incarnation de cette nouvelle ambition égyptienne. Installée dans une zone désertique si vaste qu’elle est visible depuis l’espace, cette installation colossale – six millions de panneaux solaires sur 37 kilomètres carrés – est née d’un projet de quatre milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) partiellement financé par la Banque mondiale.
Toutefois, la production de ce parc solaire inauguré en 2019 permet d’éclairer seulement 420 000 foyers égyptiens, selon les Nations unies. Et en 2016, seuls 9% de l’électricité du pays étaient issus d’énergies renouvelables, d’après les chiffres officiels les plus récents. Ainsi, si les autorités espèrent accélérer la cadence, elles devront mettre en place des mesures incitatives pour les consommateurs qui n’ont souvent pas les moyens matériels de passer à l’énergie solaire, estime le chercheur en économie verte Mohamed Abdel Raouf.