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Droits TV: Amazon, le géant du web qui investit minutieusement le sport

En s’octroyant vendredi les droits TV de 80% des matches de Ligue 1, le conglomérat Amazon a poursuivi sa stratégie d’investissements sur les événements sportifs, complétant son offre destinée principalement à favoriser les abonnements à sa plateforme Prime Video.

Le géant du commerce en ligne diffusera donc 8 matches sur 10 de chacune des journées de L1 et de L2 jusqu’en 2024, signant son arrivée sur le marché français du football.

Pour l’entreprise de Jeff Bezos, cela confirme une tendance émergente depuis plusieurs années sur le marché des droits sportifs, où la plateforme commence à faire irruption.

Amazon est en effet déjà assez bien implanté aux Etats-Unis, où il a notamment signé un accord avec la Ligue de football américain (NFL) pour la diffusion de quelques matches du jeudi soir, accord évalué par la presse à 65 millions de dollars par an pour les deux dernières saisons mais qui a été reconduit et élargi au printemps dernier.

En Europe, la plateforme s’est récemment positionnée sur le tennis au Royaume-Uni (dont Wimbledon et l’US Open) et en France, avec la diffusion des sessions nocturnes de Roland-Garros.

« Boxing Day » et C1

Dans le foot, de petits lots lui sont revenus, avec notamment le fameux « Boxing Day » anglais, ce traditionnel 26 décembre où 10 matches de Premier League ont lieu, acquis pour un peu plus de 100 millions d’euros. Un argument de poids en pleine période des fêtes pour convaincre de potentiels clients à s’abonner au service Prime, offrant des avantages sur le commerce en ligne. En France, ce service qui regroupe musique, films, séries, documentaires, coûte actuellement 49 euros par an ou 5,99 euros par mois.

« Amazon a des objectifs assez spécifiques. Leur business, c’est d’attirer des gens vers Prime, ce n’est pas du tout le modèle de la TV à péage », analyse Pierre Maes, consultant et auteur du « Business des droits TV du football ».

Ainsi, Amazon a également acquis de belles affiches de Ligue des champions en Allemagne et en Italie, à compter de 2021 (16 matches par saison). Mais ne s’est pas positionné sur la Serie A en raison de lots inadaptés à sa stratégie selon la Ligue italienne.

« Parmi les grands acteurs du numérique, c’est le seul à avoir fait des investissements significatifs dans le sport. Mais ce n’est jamais pour prendre toutes les meilleures affiches d’un championnat, plutôt pour faire des jolis coups, comme le Boxing Day en Angleterre. C’est plutôt un élément de bouclage qu’un socle pour un nouveau dispositif de diffusion », pointe Philippe Bailly, patron du cabinet de conseil NPA, spécialisé dans les médias.

(LESOLEIL)

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