Améliorer la connaissance des coalitions qui luttent contre les usines de farine et d’huile de poisson (UFHP) au Sénégal sur les textes réglementaires pertinents encadrant l’implantation des UFHP (Code de l’Environnement, Code de la pêche, etc.). Mais également porter à la connaissance des participants les textes qui permettent de poursuivre toute personne physique ou morale, structure ou organisation impliquée dansle non-respect de toute réglementation qui régit l’implantation et l’exploitation des UFHP .
Tel était l’objectif global assigné à l’atelier de renforcement des acteurs de la pêche artisanale sur les textes réglementant l’implantation des UHFP au Sénégal.
La rencontre s’est tenue lundi et mardi dernier à Saly sur initiative de l’ONG Greenpeace Africa . Dans le cadre du projet dénommé STOLEN FISH, il appuie les communautés de pêcheurs et les femmes transformatrices dans leur lutte pour l’arrêt de l’implantation des UFHP au Sénégal, en Mauritanie et en Gambie
Pour l’ONG à vocation écologique, ilserait important d’accompagner ces acteurs versla création d’une plateforme des professionnels du sous-secteur de la pêche artisanale afin que leurs voix soient entendues et leurs préoccupations prises en compte parles autorités
Cette activité entre dans le cadre de l’objectif N°3 du projet Our Fish Développer/Renforcer les capacités au niveau local afin de tenir compte des informations et d’agir pour lutter contre l’impact de la production de la Farine et de l’Huile de Poisson (FHP). En effet, la transformation des petits pélagiques dans les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest est une filière pourvoyeuse d’emplois. Elle contribue aussi à la sécurité alimentaire.
Il faut signaler que 40% des débarquements de la pêche artisanale sont destinés à la transformation artisanale, une filière qui emploie 7000 personnes. Mais depuis que les usines de farine et d’huile de poisson se sont implantées au Sénégal, les acteurs de la pêche tirent le diable par la queue. Les petits pélagiques deviennent introuvables.
D’après Greenpeace Afrique, depuis que ces unités de transformation se sont installées au Sénégal, elles concurrencent drastiquement l’activité des femmes transformatrices et les marchés de consommation. C’est ainsi que depuis 2019, Greenpeace Afrique appuie les communautés de pêcheurs et les femmes transformatrices dans le cadre d’un projet dénommé StolenFish.
«C’est un travail que nous faisons dans le cadre du projet notre poisson. Greenpeace Afrique accompagne les acteurs de la pêche de trois pays que sont : la Mauritanie, la Gambie et le Sénégal pour qu’ils puissent mieux maîtriser les textes réglementaires encadrant l’implantation des usines de fabrication de farine et d’huile de poisson dans leur pays », a indiqué M. Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne océan à Greenpeace Afrique
Depuis quelques années, les communautés dénoncent la rareté du poisson…
C’est dans ce cadre que Greenpeace Afrique a initié une formation au bénéfice des membres de la Plateforme des pêcheurs artisanaux du Sénégal (PAPAS) et appuyé toutes les autres coalitions qui luttent contre les usines de farine et d’huile de poisson au Sénéga
« Depuis quelques années, les communautés dénoncent la rareté du poisson. Les données démontrent que l’état du stock de poissons baisse de plus en plus. Greenpeace avait même porté un plaidoyer en initiant une tournée appelée «Ana sama djeun». Il est ressorti de cette tournée que l’impact de cette rareté de la ressource est en grande partie dû par les usines. Vu que ces usines sont nocives pour la population puisque ça détruit les métiers des populations principalement des femmes transformatrices, on s’est dit qu’il est important de renforcer la capacité des acteurs », a ajouté M. Abdoulaye Ndiaye . Qui s’interroge du respect des règlements de ces usines dans les pays où elles sont implantées
Pour M. Abdou Karim Sall, président de la Plateforme des pêcheurs artisanaux du Sénégal (PAPAS), ces usines ont des impacts très négatifs sur le travail des acteurs de la pêche. « D’année en année, le stock de poisson est en train de s’effondrer et c’est dû à l’implantation des usines qui sont au nombre de 11 au Sénégal. Même nos braves femmes transformatrices ne parviennent plus à avoir du poisson. L’émigration clandestine peut être liée à l’implantation de ces usines. La PAPAS avait alerté depuis dix ans.
Estimant que si on ne fait rien et qu’on laisse ces usines s’implanter, nos eaux deviendront des aires liquides. S’il n’y a plus de poisson, les pêcheurs vont migrer. Malheureusement, c’est ce quise passe actuellement » a-t-il souligné
Le Témoin