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Covid-19 : la campagne de vaccination sud-africaine retardée après la contamination de 2 millions de doses du vaccin J&J

Selon une enquête, plusieurs lots du vaccin J&J sont devenus inutilisables après que leurs composants eurent été mélangés par erreur avec ceux d’AstraZeneca. Pour l’Afrique du Sud qui espérait vacciner 67% de sa population en 2021, cela représente deux millions de doses désormais inutilisables.   

En Afrique du Sud, la campagne de vaccination contre la pandémie de Covid-19 est à nouveau en péril. Selon le président Cyril Ramaphosa, environ deux millions de doses du vaccin Johnson & Jonson que le pays avait acquises, il y a quelques mois, seront retirées de la campagne de vaccination nationale.

Ces doses sont suspectées d’avoir été contaminées lors de leur production dans une usine située dans la ville américaine de Baltimore, dans l’Etat du Maryland. Vendredi 11 juin, les autorités américaines avaient prévenu que plusieurs millions de doses de ce vaccin distribué à travers le monde allaient devoir être détruits.

Des tests avaient en effet révélé que des composants du vaccin anglo-suédois AstraZeneca, qui était également fabriqué dans la même usine, avaient été mélangés par erreur à la formule de J & J, provoquant ainsi leur contamination et les rendant inutilisables. Quelques semaines plus tôt, Washington avait d’ailleurs pris la décision de suspendre la production du sérum dans l’usine, le temps que la situation revienne à la normale.

Si cet incident représente un nouveau revers pour le vaccin J&J, il marque surtout un nouveau coup d’arrêt dans la campagne de vaccination en Afrique du Sud, considérée comme une des plus urgentes du continent, mais qui a déjà été retardée par plusieurs autres incidents.

En effet, le pays avait d’abord misé sur le vaccin AstraZeneca pour vacciner sa population contre le coronavirus, avant d’y renoncer après que le produit se fut révélé inefficace contre le variant local de la pandémie. Les autorités avaient alors décidé de miser sur le vaccin Johnson & Johnson dont la dose unique devait permettre d’accélérer la campagne de vaccination. Mais, en avril, le pays avait finalement suspendu le déploiement du sérum, à la suite des cas de thrombose, avant de reprendre sa campagne quelques jours plus tard.

Il faut rappeler que Pretoria souhaite vacciner 40 millions de Sud-Africains, d’ici la fin de l’année, soit environ 67% de la population nationale. Toutefois, on estime que seulement un peu plus de 1% de la population est vaccinée à ce jour, rendant de moins en moins probable l’atteinte de cet objectif.

Alors que le nombre de cas ne cesse de grimper (1,7 million de contaminations recensées à ce jour, pour 57 765 morts et 1,6 million de guérisons), les autorités espèrent pouvoir produire les vaccins nécessaires à la poursuite de leur campagne de vaccination. A cet effet, le président Cyril Ramaphosa milite depuis 2020 pour une levée des droits de propriété intellectuelle qui empêchent d’autres pays de fabriquer les vaccins anti-Covid, dont la production et la distribution sont pour l’instant monopolisées par les pays riches.

« Si l’objectif est bien celui sur lequel nous nous sommes mis d’accord, qui est de vacciner le monde, alors nous devons rendre les vaccins disponibles », a indiqué le président sud-africain à l’occasion du sommet du G7 qui s’est déroulé du vendredi 11 au dimanche 13 juin, au Royaume-Uni. « Nous ne pouvons pas vacciner le Nord et laisser le Sud », a-t-il ajouté dénonçant un « apartheid vaccinal » qui favorise les pays riches.

Rappelons que l’Afrique du Sud est le pays africain le plus affecté par la pandémie de Covid-19 qui a également un impact énorme sur son économie.

(AGENCE ECOFIN)

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