onscients que le numérique est pourvoyeur de solutions, ONU Femmes et le groupe Orange ont procédé, hier, à la signature d’une convention de mécénat. Il s’agit d’un partenariat ambitieux et multiple au point de vue des ODD dont l’objectif est de libérer le potentiel commercial des femmes en milieu rural, en Afrique Ouest.
Ayant la conviction que les nouvelles technologies sont des opportunités déterminantes pour libérer le potentiel commercial des femmes en milieu rural, en Afrique Ouest, ONU Femmes et le groupe Orange ont précédé, hier, à la signature d’une convention de mécénat. Il s’agit d’un partenariat ambitieux et multiple au point de vue des ODD, pour faire avancer le droit des femmes. Les partenaires vont ainsi travailler sur le climat, le numérique, l’entrepreneuriat des femmes, la lutte contre la pauvreté et sur les questions liées aux inégalités et aux injustices.
‘’Ce partenariat se déploie dans une région prioritaire, mais largement sous-financée. Il vise à optimiser et surtout à faire changer d’échelle des initiatives innovantes qui s’appuient sur les technologies numériques et mobiles au Liberia et au Mali. Elle se décline sur trois composantes. Tout d’abord, l’inclusion numérique pour l’autonomisation économique des femmes à travers l’initiative d’ONU Femmes By from Women. Cette initiative vise à fournir des solutions numériques aux entrepreneuses et exploitantes agricoles”, a expliqué la directrice exécutive d’ONU Femmes France, Fanny Benedetti, lors de la cérémonie de signature qui s’est tenue via TEAMS. L’initiative Buy from Women a été lancée en 2016, au Rwanda et au Mali. Elle est en phase de déploiement dans certains pays. L’objectif, c’est de renforcer la productivité de femmes et leur rentabilité, en facilitant l’accès aux technologies digitales. D’ailleurs, Fanny Benedetti explique que le deuxième volet de la collaboration vise l’inclusion numérique pour la résilience des femmes en milieu rural aux catastrophes naturelles et climatiques via l’initiative Solution digitale.
Enfin, le troisième volet concerne l’inclusion numérique pour les femmes en milieu rural en énergies renouvelables. ‘’Cela vient du constat que l’accès à l’énergie conditionne l’accès des formes numériques. Dans ce cas, nous cherchons à réformer l’accès des femmes au numérique dans la transition vers les énergies renouvelables et technologies économes en énergie à des fins productives et domestiques’’, a expliqué Fanny Benedetti.
Comme ONU Femmes, le groupe Orange est présent en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Centre, et contribue à l’émergence économique des femmes à travers sa fondation, ses maisons digitales, ses technologies et son offre digitale comme Orange Money. ‘’Favoriser la création de richesses par les femmes, constitue un moyen efficace de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations’’, a estimé, pour sa part, la directrice exécutive RSE, Diversité et Solidarité d’Orange, et Présidente déléguée de la fondation Orange, Elizabeth Tchoungui. Elle souligne que la moitié de la population en Afrique et au Moyen-Orient est féminine. ‘’Ce qui est moins connu, c’est que les femmes investissent jusqu’à 90 % de leurs revenus pour la satisfaction des besoins essentiels de leur famille, notamment pour l’alimentation, la santé, l’éducation, selon l’étude de la FAO’’, a-t-elle renseigné.
Elizabeth Tchoungui a fourni d’autres chiffres importants pour prouver que l’Afrique est le premier continent de l’entreprenariat féminin car, dit-elle, 25 % des femmes actives y créent leur entreprise. ‘’C’est largement supérieur à l’Amérique du Nord (12 %), à l’Europe ou à l’Asie central (5 %). Donc, ça veut dire que leur donner plus de moyens, de compétences et d’outils numériques permet d’ouvrir des opportunités formidables de transformation et de développement des sociétés en Afrique’’, dit-elle, avant de souligner des écarts. ‘’Plus de la moitié des femmes dans le monde n’utilisent toujours pas l’Internet contre 42 % de l’ensemble des hommes. Et les femmes sont de plus en plus nombreuses à posséder un téléphone et à avoir accès à l’Internet mobile. Mais dans les pays en développement, elles restent 313 millions de moins à y avoir accès que les hommes. C’est un écart de 23 %, alors qu’on sait bien qu’à notre époque, l’accès et la maîtrise des compétences numériques donnent accès à de nouvelles possibilités, en termes d’autonomisation financière et en termes de sortie de la pauvreté et d’intégration dans la société’’.
Or, selon Elizabeth Tchoungui ‘’pour le groupe Orange, le numérique constitue véritablement un nouveau champ de la lutte pour l’inégalité entre les sexes et l’émancipation des femmes’’. A cet effet, indique-t-elle, des solutions innovantes sont déjà mises sur pied pour permettre aux femmes de s’affranchir de certaines contraintes sociétales et de peser à part entière dans le développement de leur territoire : cours en ligne, services de santé, assistance financière. ‘’Donc, la fondation Orange accompagne aussi les femmes vers le service numérique, grâce à nos maisons digitales (149 dans 17 pays d’Afrique, 30 000 femmes formées), et à Orange Digital Center’’. ”Associer nos efforts avec ceux d’ONU Femmes en particulier en Afrique de l’Ouest, va vraiment nous permettre d’accélérer dans ce domaine et dans l’attente des résultats’’, espère-t-elle.
Dans le monde rural en particulier, les femmes africaines sont souvent détentrices de savoir-faire agricole et du commerce alimentaire. Elles sont soumises aux aléas climatiques extrêmes et ont un rôle important dans la gestion des ressources vitales, environnementales et financières.
Ainsi, pour Elizabeth Tchoungui, toutes les initiatives qui permettent d’augmenter la résilience des femmes dans les zones rurales sont en contribution directe à la résilience des sociétés toutes entières. Pour sa part, la directrice régionale d’ONU Femmes Afrique de l’Ouest et du Centre, Oulimata Sarr, s’est accentuée sur l’importance de ce partenariat par rapport aux questions liées au climat.
‘’En Afrique de l’Ouest et du Centre, les femmes sont vraiment conscientes du changement climatique. Elles savent qu’elles ont moins d’eau. Elles vivent au quotidien les conséquences du réchauffement et du changement. Par contre, elles n’ont pas forcément les solutions. Elles ne savent pas c’est quoi la Cop27. Je pense qu’aujourd’hui, avec le Liberia et le Mali, nous avons l’opportunité de montrer que la technologie est un catalyseur’’, a dit Mme Sarr.
(ENQUETE)