Au niveau de la BCEAO, l’année 2022 a été marquée par l’augmentation du taux d’inflation Il s’est élevé à 7,4%, contre 3,6% en 2021. Au regard des risques sur la stabilité économique de la zone, la Banque centrale a relevé, à 3 reprises, ses taux directeurs. Elle a aussi reconduit, en 2022, les programmes d’émissions des Obligations de relance (Odr) et de Bons de soutien et de résilience (Bsr), tous deux institués en 2021.
« Le maintien de ces mesures de régulation de la liquidité a permis aux Etats membres de mobiliser les ressources internes, en vue d’atténuer les conséquences économiques et sociales des chocs extérieurs et de faire face aux difficultés que pose le changement climatique », a déclaré Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO et président du Conseil d’administration. Des propos recueillis dans le rapport annuel 2022 de la BCEAO, publié le 7 juin 2023.
Les banques ont accompagné les Etats dans la relance économique. En témoigne la progression des acquisitions de titres, à travers une consolidation de leurs fonds propres et l’accroissement du financement des Etats via les émissions de bons et obligations. En effet, l’augmentation des émissions de titres publics par les Etats, en lien avec les mesures de relance post-Covid (Odr, Bsr, etc.), s’est traduite par une croissance substantielle de l’encours des titres (+22,5% ; +3.612,1 milliards), après une croissance relative similaire observée à la même période en 2021 (+20,3% ; +2.710,3 milliards).
Il faut dire que durant l’année 2022, le marché financier régional a été largement sollicité par les Etats, afin de mobiliser les ressources. Ils ont levé plus de 8.000 milliards, soit une hausse de 1.000 milliards FCFA par rapport à fin décembre 2021. Selon le rapport de la BCEAO, « cette augmentation s’explique par la progression des obligations du Trésor (+26,1%) ». Les émissions nettes se sont établies à 4.338 milliards à fin décembre 2022, contre 3.015,9 milliards un an plus tôt. Sur le compartiment des Bons du Trésor, les Etats membres ont mobilisé 1.755,8 milliard en 2022, soit 21,1% des ressources levées sur le marché financier régional, contre un montant de 2.055,9 milliards un an auparavant. Les Bons de soutien et de résilience (Bsr) ont représenté 38,7% des ressources mobilisées sur ledit compartiment, soient 679 milliards.
Concernant le compartiment des obligations, les Trésors publics ont levé 6.570,9 milliards en 2022, contre 5.212,1 milliards l’année précédente. En particulier, le montant total des Obligations de relance (Odr) émises sur la période s’est élevé à 2.533,6 milliards, représentant 41,4% du total des émissions obligataires. Cette amélioration des conditions de financement est principalement imputable aux faibles taux de sortie sur les Bsr et les Odr, à la faveur des dispositions prises par la Banque centrale, dans le cadre de leur structuration.
« Par ailleurs, la qualité du portefeuille du secteur bancaire s’est améliorée. Sur le plan prudentiel, le secteur bancaire est demeuré solvable et résilient. En effet, sur la base des déclarations des établissements de crédit à fin décembre 2022, le ratio de solvabilité global est ressorti à 12,9%, bien au-dessus de la norme minimale de 11,25% exigée par le dispositif prudentiel », peut-on lire dans le document de la Banque centrale.
Situation de la finance islamique
Dans sa politique de promotion de la finance islamique, la BCEAO a opté pour un accompagnement des initiatives de création d’institutions financières islamiques (IFI). Selon le rapport annuel de la Banque centrale, en 2022, plusieurs demandes d’agrément pour l’exercice de l’activité de finance islamique ont fait l’objet d’examen et les promoteurs de ces structures ont été invités à améliorer leurs dossiers.
A ce jour, 17 autorisations d’exercice ont été octroyées pour 2 banques exerçant exclusivement l’activité de finance islamique, 7 banques disposant d’une branche islamique, 7 SFD exclusivement islamiques et 1 SFD disposant d’une branche islamique.
Au titre des actions de vulgarisation des textes spécifiques encadrant la finance islamique, la Banque centrale a organisé deux sessions de formation en ligne portant sur les aspects juridiques et opérationnels de la finance islamique dans l’Union, au profit des établissements de crédit et des systèmes financiers décentralisés.
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