La conjoncture économique relative à la flambée des prix est due à une inflation mondiale. C’est l’analyse faite par des économistes à l’émission Lr du Temps, ce dimanche, sur Iradio (90.3).
La conjoncture économique s’est invitée à l’émission Lr du Temps, ce dimanche. Les invités d’Alassane Samba Diop ont analysé la situation économique relative à la flambée des prix des denrées de première nécessité. Le riz en est une parfaite illustration. Pour ne pas que le prix de cette denrée très prisée par les Sénégalais connaisse une hausse, l’Etat a renoncé aux taxes sur les importations. Pour le Directeur de Crea Faseg, Dr Thierno Thioune, la stabilité quasi-pérenne des prix, depuis 2012, va changer. Cela est dû à la situation économique mondiale.
« Je crois qu’aujourd’hui, le régime de Macky Sall est rattrapé par cette inflation mondiale. Et, dans le long terme, il faudra que les Sénégalais sachent que la vérité des prix pourrait être de mise d’autant plus que l’Etat n’a pas beaucoup d’influence sur la détermination des prix au niveau mondial. L’offre se rétrécit. Il y a un renchérissement du prix du baril du pétrole qui est aujourd’hui arrivé à 93 dollars. Alors que récemment, il était aux alentours de 30 dollars. Ce renchérissement des matières premières, combiné aux conséquences économiques de la pandémie, fait qu’aujourd’hui les denrées de première nécessité s’envolent et les populations en subissent les conséquences », a expliqué Dr Thioune.
Cet avis, il le partage avec son co-débatteur, Amath Soumaré. Prenant toujours l’exemple sur le riz, le président du Centre africain de la nouvelle économie (Cane) estime que le fait que le Sénégal ne produise pas cette denrée aggrave la situation. « Aujourd’hui, l’inflation que nous avons au niveau des prix se résume uniquement et essentiellement sur les produits importés », a-t-il indiqué. Selon lui, le contexte post-Covid n’est pas aussi favorable aux pays sous-développés comme le Sénégal.
L’inflation que ces pays subissent est due à l’économie artificielle que les grandes puissances ont utilisée pendant la période du Covid-19. « Il faudrait comprendre ce qui s’est passé avant cette période post-Covid. Comprendre comment la planche à billets, le nombre d’argents qu’ils (les Occidentaux : Ndr) ont mis sur le marché, des photocopies de billets, l’économie artificielle utilisée avec des taux négatifs que l’on n’avait jamais vus. Aujourd’hui, on prête à des taux Zéro pour que les banques prêtent à 1. Cela veut que l’on soit dans une économie artérielle.
Donc, quand on produit de l’argent, ceux qui font de l’économie le savent, on va créer de l’inflation. Quand il y a trop d’argent sur le marché, l’inflation est instaurée. Et c’est ce qui fait qu’aujourd’hui, les Etats Unis ont multiplié par quatre leur volume financier. Ce sont des trillons et des trillons de dollars qui sont sortis. À la longue, il y a de l’inflation », a-t-il expliqué. Pour M. Soumaré, « si au Sénégal on ne mangeait que Sénégalais, on n’aurait pas ce problème. Mais on a une économie extravertie. L’essentiel de ce qui est consommé est importé. Ce qui fait que nous subissons négativement l’inflation mondiale ».
(EMEDIA)