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Comment soutenir les start-up en Afrique?

La France répète depuis plusieurs semaines sa volonté de « refondation du logiciel » de sa relation avec l’Afrique. C’est ce que le président Macron a encore mis en avant lors de la grande table-ronde de l’AFD (l’Agence française de développement) qui s’est tenue à Paris en amont du sommet UE-UA, le 16 février dernier. Parmi les priorités : renforcer le soutien aux start-up africaines pour des entrepreneurs qui rencontrent de nombreuses difficultés.

Matina Razafimahefa est la cofondatrice de Sayna, jeu vidéo mobile d’apprentissage des métiers de la Tech. À Madagascar, il connecte les apprenants à des micro missions rémunératrices. La jeune femme souligne certaines difficultés rencontrées : « Les premières difficultés, je pense que c’est la question des transactions financières. Quand je fais un virement de mon compte entreprise en France à mon compte à Madagascar, ça coûte 50 euros. Un seul virement coûte 50 euros. Gérer la question du financement, c’est compliqué et ça prend du temps. Cest en rentrant en France que j’ai trouvé de l’accompagnement et que je me suis sentie aidée et guidée dans ce que je devrais faire. »

Katya et Noëlla ont fondé Fresh Afrika. Elles proposent des paniers composés grâce à la production de qualité de petits producteurs locaux. « Nous représentons de petites structures. On n’a pas les forces d’un Bolloré et donc pas le même rapport avec les douanes ou avec les institutions, les administrations. C’est pour cela qu’on posait la question d’avoir à chaque fois un accompagnement, non pas financier mais plutôt sur le terrain. Qu’est-ce qu’on fait quand on a quelqu’un à la douane qui ne nous facilite pas ? En fait on a le syndrome de solitude entrepreneurial. »

Autre difficulté régulièrement évoquée, celle de se retrouver dans la masse d’offres des programmes. « Il y a Pass Africa, Choose Africa ou Digital Africa, énumère Papa Amadou Sarr, ministre sénégalais à la tête de délégation générale à l’entrepreneuriat rapide. Il y a également les partenariats avec l’AFD, la BPI France, tout ce qui est le pool export de la France. C’est quelque chose que nous voudrions voir unifier dans un guichet unique pour faciliter l’accès justement à ces financements et ces accompagnements ».

Des lenteurs dont les partenaires sont bien conscients. « Quand on parle de lenteurs administratives, on ne va pas se mentir, le circuit de la dépense publique et c’est normal, il est normé, il est contrôlé, forcément il prend un petit peu de temps, admet Stéphane Eloïse Gras, directrice exécutive de Digital Africa, partenaire de l’AFD. Néanmoins, nous avons réussi à faire bouger un peu les lignes et on en est très fiers, notamment avec le fond Bridge où nous avons, en utilisant des plateformes en ligne, des méthodes d’intelligence artificielle pour accélérer l’examen des dossiers, pour accélérer l’examen de l’éligibilité des candidats à des financements. C’est le genre de chose qu’on peut faire pour accélérer les process et rassembler l’offre autour d’un guichet unique. C’est la raison d’être de Digital Africa pour l’entrepreneur tech africain. »

Un nouveau fonds d’amorçage d’environ 8 millions d’euros pour faciliter les débuts des start-up devrait par ailleurs être lancé prochainement.

(RFI)

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