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Cherté et pénurie d’aliments, pluies, maladies tropicales : L’aviculture ‘’agonise’’ à Kolda

Dans le Fouladou, beaucoup de citoyens se sont lancés dans l’aviculture. Mais cette activité génératrice de revenus ne nourrit plus son homme. Depuis quelques jours, la cherté de l’aliment de volaille, du transport des sujets et du vaccin est venue donner le coup de grâce aux vendeurs de poulet de la région. Ils enregistrent des pertes énormes.

C’est au bout d’une piste latéritique de 4 km, dans une ferme agricole située dans la commune de Saré Bidji, qu’Ousmane Sow a installé son poulailler. Il s’active dans l’aviculture, depuis un moment. Ibrahima Sow est son gérant. ‘’Nous avons deux poulaillers contenant chacun 500 poussins. Pour les 500 poulets, nous sommes obligés d’utiliser deux tonnes d’aliments. Ce qui anéantit nos efforts. C’est que, dans chaque bande de sujets, nous enregistrons 20 à 40 poussins morts. C’est une grosse perte pour nous. L’élevage de poulet est une activité trop risqué’’, indique Ibrahima Sow.

A son image, d’autres Koldois se sont lancés dans l’élevage de volaille. Mais cette activité principale, génératrice de revenus, ne nourrit plus son homme. Car les difficultés sont nombreuses. Ces éleveurs de poulet listent les maux, en cette période : ‘’Actuellement, la région de Kolda est en pénurie d’aliment de volaille. Depuis trois jours, je suis à la recherche d’aliments pour nourrir mes poussins. Finalement, je suis obligé d’acheter du ‘ripas’ (aliments de bétail) pour leur donner. Mais j’ai peur. Parce que ce changement alimentaire peut causer des infections aux poussins’’, explique Moussa Touré, aviculteur au quartier Bouna Kane.

A cela s’ajoute le climat qui ne joue pas en leur faveur. ‘’Tu peux acheter un carton de 50 poussins et retrouver avec 25 poussins, à la fin. Les 25 autres meurent, du fait qu’ils ne peuvent pas supporter la chaleur. Ce n’est pas tout. Le carton de poussins coûte 30 mille francs CFA à Dakar et tu paies le transport à 200 ou 300 F le carton pour venir à Kolda’’, précise Diénaba Fily Baldé, éleveuse de poulet au quartier Bouna Kane.

Poulets vendus entre 3 000 et 5 000 F CFA, selon le poids

Le sac d’aliment, on n’en parle pas. ‘’Il coûte 16 500 F CFA. Finition, croissance et démarrage : ces aliments de la volaille sont chers. La tonne est à 320 mille francs CFA. L’autre perte que nous subissons en tant qu’éleveurs de poulet, c’est qu’en cette période d’hivernage, les poulets meurent plus, du fait de l’humidité. Il pleut beaucoup, ici’’, déplore Samba Gano, aviculteur à Saré Kémo.

De plus, ils ne disposent pas de couveuses pour élever les poussins à domicile.

Tout ceci fait que le poulet de chair coûte très cher à Kolda. ‘’Nous vendons un seul poulet entre 3 000 et 5 000 F CFA, selon le poids. Mais si nous disposions de couveuses, nous n’aurions pas à faire ces dépenses faramineuses. Car les poulets allaient pondre chez nous ici et être élevés ici. Cela allait participer à la réduction du prix du poulet à Kolda’’, renseigne Harouna Seydi, menuisier et éleveur de poulet en même temps.

Ce n’est pas tout. En cette période de la saison des pluies, plusieurs maladies guettent les sujets, selon le docteur Malang Badji, vétérinaire privé. ‘’Parmi les maladies qui touchent le plus souvent les poulets, c’est celle de Newcastle. Une maladie qui est très contagieuse et souvent grave. Elle affecte les oiseaux, notamment les volailles domestiques. Elle est due à un virus appartenant à la famille des paramyxoviridae. On la rencontre surtout en période d’hivernage. Il y a aussi la maladie coccidiose qui est causée par un parasite intestinal très contagieux et qui peut provoquer de graves lésions intestinales chez la volaille’’, dit-il.

(ENQUETE)

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