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Campagne contre le bradage de la ressource halieutique : Où sont passés nos poissons ?

Au Sénégal, malgré 700 km de façade maritime, il est devenu presque impossible de trouver du poisson. Nos pêcheurs sont obligés de migrer vers la Guinée-Bissau où la Mauritanie pour pêcher dans des conditions souvent périlleuses. S’ils ne se font pas tirer comme des lapins, ils sont arrêtés et font l’objet de saisie de leur matériel de pêche. Ainsi, cette situation n’a que trop duré, pour l’ONG Greenpeace Afrique et les communautés qui ont lancé la campagne dénommée “AnaSamaJen” (où est mon poisson).

Avec la rareté et la cherté du poisson, la question “AnaSamaJen” est désormais sur toutes les lèvres et n’épargne aucune bourse. Au vu de cette situation préoccupante, l’ONG a jugé bon d’agir. L’événement a vu la participation massive de femmes transformatrices, des acteurs de la pêche et du public intéressé par les questions halieutiques. Ces dernières, plus particulièrement les femmes transformatrices, subissent de plein fouet cette conjoncture. “Ce sont nos mères qui nous ont légué le métier de la transformation de poisson. Mais on a remarqué que, depuis des mois, voire des années, on peine à trouver des sardinelles (‘yaboy’) éléments de base de notre activité. Comment va-t-on vivre sans cette ressource ?’’, déplore Fatou Samba.

La campagne “AnaSamaJen” compte se dérouler sur six semaines avec une caravane qui va sillonner l’intérieur du pays et les pays voisins tels que la Mauritanie et la Gambie. Abdoulaye Ndiaye, chargé des océans à Greenpeace, renseigne : “Cette campagne va s’articuler à une tournée qui va passer un peu partout au Sénégal. Et dans cette tournée, on compte faire un renforcement des capacités des acteurs de la pêche sur la gestion durable, sur la communication et l’utilisation des moyens numériques. On compte aussi lancer des pétitions pour demander une gestion durable des ressources, plus de transparence dans le secteur de la pêche et une reconnaissance juridique des femmes transformatrices de poisson. On va aussi projeter des films sur les problématiques halieutiques, afin de conscientiser les populations sénégalaises sur l’importance de la gestion durable des ressources halieutiques. Donc, c’est une tournée citoyenne.”

Chaque année, plus d’un demi-million de tonnes de poissons sont pêchées dans les eaux d’Afrique de l’Ouest pour être transformées en farine et en huile de poisson, afin de nourrir les poissons d’élevage, le bétail et les animaux domestiques en Asie et en Europe, selon un précédent rapport de Greenpeace Afrique et Changing Markets. “Au moment où les populations peinent à avoir du poisson dans leurs assiettes, la priorité des autorités devrait être axée sur la gestion durable des ressources, plutôt que le bradage du poisson et la transformation de poisson consommable en farine et en huile pour nourrir le bétail et les fermes aquacoles en Europe et en Asie. Nous espérons qu’à l’échéance des élections législatives au Sénégal, les nouveaux députés mettront cette question au centre de leur priorité”, déclare le Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique.

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