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Cameroun : Annulation du bail de Neo Industry, porteur d’un projet de cacaoyères sur 26 000 ha au Sud du pays

En plus de dénoncer la manière peu transparente et unilatérale avec laquelle la réserve foncière avait été constituée en 2016 par le gouvernement, les populations du département de la Vallée du Ntem voyaient dans le projet de plantations de cacao de Neo Industry, une manière de spoliation de leurs terres ancestrales, en dépit des emplois annoncés dans le cadre de ce projet agro-industriel.

Le décret signé par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, le 5 mai 2021, vient définitivement mettre un terme au bras de fer qui oppose depuis 5 ans les populations de la Vallée du Ntem à l’État. Il annule également tout espoir de voir se réaliser dans la région du Sud le projet de plantations industrielles de cacao porté par l’opérateur économique Emmanuel Neossi, le promoteur de Neo Industry.

C’est l’ancien PM, Philémon Yang, qui avait, en 2016 émis un texte portant constitution des réserves foncières sur plus de 66 000 hectares dans le département de la Vallée du Ntem, dans la région du Sud du pays.

Investir au Cameroun rappelle à ce sujet qu’une partie de ces réserves, soit 26 000 hectares au total, avait fait l’objet d’un « contrat de bail provisoire » signé entre le ministère des Domaines et des Affaires foncières et la société Neo Industry, dans le cadre d’un projet de création de cacaoyères devant approvisionner en fèves l’unité de transformation de cette entreprise agro-industrielle basée à Kekem, dans la région de l’Ouest.

En 2020, la découverte de l’existence de ce contrat de bail attribué à Neo Industry avait envenimé la contestation des populations de la Vallée du Ntem, qui, depuis 2016, crient au scandale, suite à l’incorporation de 66 000 hectares de leur territoire dans les réserves foncières de l’État. Face à la grogne populaire, le ministre des Domaines et des Affaires foncières, Henri Eyebé Ayissi, avait, dans un premier temps, dû suspendre « les effets du contrat de bail provisoire entre l’État et Neo Industry », ainsi que le révèle une correspondance officielle datée du 14 août 2020.

Le récent décret du Premier ministre clôt ce dossier.

(AGENCE ECOFIN)

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