Agence Ecofin – Dans le bassin cacaoyer ouest-africain, le trafic illégal est un phénomène récurrent. Profitant de l’écart des prix, le phénomène a surtout lieu entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, les deux principaux producteurs mondiaux.
Au Ghana, le Cocobod réfléchirait actuellement à une hausse supplémentaire des prix d’achat de cacao auprès des producteurs durant l’actuelle campagne principale qui s’achèvera le 30 juin prochain. Selon des sources proches du dossier s’étant confiées à Bloomberg, cette augmentation pourrait être comprise entre 50 et 100 % du prix actuel tournant autour de 20 928 cédis (1 570 $) la tonne.
Cette démarche viserait à décourager la contrebande qui menace de se renforcer depuis l’annonce par les autorités ivoiriennes d’un nouveau tarif en hausse pour la petite traite. En effet, à désormais 1 500 000 FCFA la tonne, soit environ 2 480 $, les prix ivoiriens sont de nouveau plus attractifs que ceux du Ghana et pourraient inciter les producteurs à traverser les frontières afin d’en tirer profit.
Cette revalorisation si elle est confirmée dans les prochains jours serait inédite, car cela ferait la seconde fois que les prix sont améliorés pour la campagne principale. Le tarif en vigueur actuellement est déjà en hausse de 63,5 % par rapport à celui de 2022/2023.
Elle interviendrait alors que les cours mondiaux ont grimpé de 130 % à New York depuis le début de l’année atteignant le pic absolu de 10 324 $ la tonne et ont plus que doublé à Londres oscillant depuis quelques jours entre 7 700-7800 livres après un record à 8 384 livres.
Dans un tel contexte, la recrudescence du trafic illégal est une préoccupation majeure, car elle réduit le volume de fèves disponible pour l’exportation, ce qui signifie moins de recettes pour l’État. Elle est d’autant plus un casse-tête que les perspectives de récolte tablent sur 422 500 tonnes de cacao en 2023/2024 contre 650 000 tonnes attendues initialement. Selon les estimations, le pays a déjà perdu 250 000 tonnes de cacao durant l’actuelle campagne en raison de la contrebande contre 150 000 tonnes un an plus tôt.
Sénégal : Birame Souleye Diop, le nouveau ministre de l’Énergie et des Mines face à la relecture et renégociation probable des contrats
Agence Ecofin) – Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé vendredi la liste des 25 ministres et 5 secrétaires d’État qui composeront le 1er gouvernement de l’administration Bassirou Diomaye Faye.
Birame Souleye Diop (photo), vice-président du PASTEF (le nouveau parti au pouvoir au Sénégal), parlementaire et inspecteur des impôts et domaines, a obtenu le portefeuille de l’Énergie et des Mines dans le gouvernement que vient d’établir le Premier ministre Ousmane Sonko. Il remplacera Antoine Félix Diome à ce poste important pour le pays.
Le nouveau ministre aura en effet à gérer le délicat dossier de la renégociation des contrats pétroliers avec BP, Woodside et Kosmos Energy. Pendant la campagne électorale, le président Bassirou Diomaye Faye avait promis une relecture des contrats d’exploitation du pétrole et du gaz naturel, dont l’extraction est prévue pour démarrer au cours des prochains mois.
Le nouveau chef d’État sénégalais estime que les parts revenant à l’État ne sont pas suffisantes. Un sujet qui pourrait retarder la mise en production des réserves pétrolières et gazières si les parties ne trouvent pas vite un compromis.
Fin 2022, Thierno Seydou Ly, DG de Petrosen Exploration & Production, a déclaré que le Sénégal devrait tirer dans l’ordre de 20 000 milliards FCFA de revenus globaux de l’exploitation de ses gisements, soit 30,2 milliards USD sur 30 ans.