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Burundi : L’Etat suspend les activités des sociétés minières étrangères pour renégocier des contrats plus profitables

Seul pays africain à exploiter des terres rares, le Burundi dispose d’immenses ressources minières dont les revenus pourraient impulser de nombreux projets de développement. Pourtant, la Banque mondiale estime qu’en 2020, 86,2% de la population de ce pays pauvre gagnait moins de 1,9 $ par jour.

Au Burundi, le gouvernement vient de suspendre les activités de plusieurs sociétés minières pour renégocier ses contrats a-t-on appris de plusieurs sources concordantes.
Au total sept entreprises minières d’origine britannique, chinoise et russe sont concernées par cette mesure. Parmi elles, l’anglais Rainbow Rare Earths, société cotée au Royaume-Uni, qui détient 90% des actions de la société Rainbow Mining Burundi, et qui a obtenu en 2015 un permis d’exploitation des terres rares du périmètre de Gakara, à l’est de Bujumbura.

Au micro de la radio RFI, Ibrahim Uwizeye, ministre burundais de l’Hydraulique, de l’Énergie et des Mines explique que les contrats conclus sous l’ancien président Pierre Nkurunziza ne permettent pas au pays de profiter véritablement de ses propres ressources minières. « Les conventions actuelles sont trop en défaveur du pays. Notre devoir aujourd’hui est de suspendre l’exploitation des mines, pour qu’on renégocie les contrats, car nous sommes les propriétaires du sous-sol et à ce titre, ne peut pas se contenter de seulement 10% » déclare-t-il.

L’objectif pour les autorités est d’obtenir des bénéfices plus importants sur l’exploitation de son sous-sol. « Le pays est en train de perdre énormément, alors qu’il compte sur ces revenus pour son développement » ajoute le ministre.

Il faut rappeler que le Burundi, est le seul pays africain à exploiter des gisements de terres rares, matériaux très demandés, notamment dans l’industrie de l’électronique, des fabrications de haute technologie, des voitures électriques et hybrides, des panneaux photovoltaïques et des éoliennes. Pourtant, à ce jour le pays reste l’un des plus pauvres du monde et la Banque mondiale estime qu’environ 86,2% de sa population vivait en dessous du seuil de pauvreté en 2020.

Une « malédiction des ressources minières » qui rappelle celle de la RDC, dont le président Félix Tshisekedi a lui aussi annoncé récemment son intention de renégocier les contrats miniers « injustes » conclus sous les régimes qui l’ont précédé. « Il faut au final que chaque personne qui exploite nos minerais gagne le juste prix de son travail, mais aussi que le Burundi en tire un revenu juste qui correspond réellement à son apport » a indiqué M. Uwiyeze.

(AGENCE ECOFIN)

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