A Ouagadougou, dans la capitale burkinabé, la mine de granit de Pissy, attire de nombreux habitants prêts à creuser pour gagner un peu d’argent.
Situé dans le quartier du même nom, ce terrain vague est devenu en 40 ans, un gigantesque trou en plein cœur de la ville entre les routes et les habitations.
Chaque jour, hommes, femmes et enfants descendre cette mine d’une dizaine de mètres de profondeur creusée à la force des bras.
“Elle n’appartient à personne. On ne peut pas dire que cette terre soit à quelqu’un. Maintenant les gens sont là pour travailler mais à l’intérieur, en bas, chacun a son petit coin pour faire son travail. Les gens enlèvent les gros blocs, les sortent du trou et les cassent pour pouvoir les revendre.” a déclaré _Marcel Koala, un vendeur de granit
Depuis toutes ces années, une véritable organisation s’est mise en place dans la mine. Des propriétaires de parcelle vendent des blocs de granit, d’autres personnes sont payées pour remonter les blocs à la surface pour que des femmes et des enfants les cassent.:
“Je suis ici, je casse les roches, c’est très difficile à casser. Si je travaille du matin au soir, je peux gagner, par exemple, mille francs. Avec cet argent, je dois nourrir les enfants, payer leur école, c’est vraiment difficile. Le travail est dur et c’est vraiment déplorable. Cela fait 10 ans que je suis ici et aujourd’hui je n’arrive toujours pas à m’en sortir, c’est vraiment lamentable.” a expliqué Abarat Nikiéma.
C’est grâce à un mélange de pneus de camions et de ferraille qui brûle pendant plusieurs jours, que les mineurs parviennent à fragiliser la pierre et de la casser ensuite.
Ces morceaux de granit sont destinés à des chantiers, pour construire des immeubles, des dalles ou encore des routes.
“Parfois on voit de grosses blessures, parfois les pierres blessent les gens, parfois ça touche les yeux, parfois le marteau sort et frappe les gens. Il y a beaucoup d’accidents et la pente est aussi glissante, les gens se blessent beaucoup ici.” a dit Maxime Sidibé, un briseur de granit.
Mais ce mélange génère des vapeurs toxiques que les mineurs respirent à longueurs de journée.
Un danger qui ne les empêche pas de travailler, tout comme le bruit des tirs qui ont éclaté dans le camp militaire voisin de Lamizala en amont du coup d’état la semaine dernière, n’avait pas perturbé leur activité.
(AFRICANEWS)