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BAT et Imperial Brands échouent à faire classer les plaintes de fermiers malawites sur le travail forcé

 Le travail forcé est une problématique récurrente dans le secteur agricole. Qu’il s’agisse du cacao ou du tabac, les chaînes d’approvisionnement des grandes entreprises sont souvent pointées du doigt.

Les multinationales du tabac, British American Tobacco (BAT) et Imperial Brands (IB) viennent d’essuyer un revers de taille. Le juge de la Haute cour britannique, Martin Spencer a rejeté le 25 juin dernier leur demande d’invalidation d’une poursuite judiciaire à leur encontre lancée par un collectif de 7 300 cultivateurs de tabac malawites.

Les plaignants accusent les deux géants d’être responsables de travail forcé et de l’exploitation dont ils ont été victimes dans les plantations de tabac. Dans le cadre de leur défense, les compagnies leur exigeaient de démontrer que la production de tabac leur était bien destinée.

Mais pour M. Spencer, le collectif n’est pas tenu de fournir toutes les preuves au début du processus de l’action judiciaire et cette exigence ne pourra être valide que dans le cas d’un procès. « Il y a clairement une possibilité pour que les feuilles de tabac cultivées par les plaignants finissent chez les accusés et cela est suffisant pour que ce cas soit retiré de la catégorie des faits totalement hypothétiques », souligne-t-il. 

Avec cette décision judiciaire, la Haute Cour devrait donner prochainement les instructions pour que l’action légale débouche sur un procès. BAT et Imperial font des millions de livres de profits chaque année et nos clients pensent qu’une bonne part de ces bénéfices est liée aux conditions déplorables qui sont présentes dans leurs chaînes d’approvisionnement qui utilisent des familles pauvres dans la culture du tabac et leur paie une somme dérisoire.. Il n’est pas surprenant que BAT et Imperial aient tenté de balayer ces plaintes très sérieuses contre eux. Nous sommes heureux que le tribunal ait convenu avec nos clients qu’ils avaient une affaire défendable qui devrait être entendue », indique Martyn Day, associé principal chez Leigh Day, le cabinet britannique qui défend ces cultivateurs.


Pour rappel, le tabac est le premier produit d’exportation du Malawi et compte pour près de la moitié des rentrées de devises étrangères du pays.

(AGENCE ECOFIN)

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