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Au Cameroun, des pâtes sans farine de blé font concurrence aux marques importées

Du manioc, du macabo ou encore de l’igname utilisés pour fabriquer des pâtes alimentaires, c’est l’exploit réalisé par la Camerounaise Dorothy Selamo. Sa marque dénommée Miondonini est appréciée par une clientèle comptant des chefs cuisiniers et des sportifs.

Miondonini, marque de pâtes alimentaires fabriquées au Cameroun par l’entreprise Gariland International, a trouvé une alternative locale au blé en utilisant des tubercules comme le manioc, le macabo ou l’igname. Le nom de la marque tire ses origines de ‘’Miondo’’, un mot en langue douala qui désigne le bâton de manioc, une spécialité culinaire locale. Dans les unités de l’entreprise, environ 200 paquets de pâtes sont fabriqués chaque jour, pour être distribués sur les marchés au prix de 500 FCFA le paquet de 300 grammes.

C’est entre 2007 et 2008 que Dorothy Selamo a eu l’idée de créer Miondonini, afin de remplacer le blé importé par des produits du terroir. La mise au point de son projet a été particulièrement difficile. Il lui a fallu plus de trois ans pour trouver la texture idéale afin que les pâtes gardent leur aspect après la cuisson. Ce n’est qu’en 2010 que le projet a été approuvé par le gouvernement camerounais avec l’obtention d’un brevet.

En matière de pâtes alimentaires, les consommateurs camerounais ont de quoi combler leur appétit. Pasta, Netto, Panzani, Barilla, ce produit est très répandu sous différentes marques locales et importées. Leur prix abordable en fait un élément important dans l’alimentation de nombreuses personnes. Le secteur connaît depuis quelques années une révolution avec l’entrée des tubercules locaux, un atout qui permet à Miondonini de se démarquer de la concurrence.


Une autre Camerounaise, Annie Adiago, a mis sur le marché des pâtes alimentaires à base niébé. Les graines de niébé sont généralement utilisées pour préparer le Koki, un met traditionnel de la partie ouest du pays. À travers ces innovations, ces femmes contribuent non seulement au développement du tissu industriel local, mais créent également un nouveau modèle économique bénéfique pour les agriculteurs locaux chez qui elles s’approvisionnement.


Quelques années après le lancement de Miondonini, la marque a suscité un grand intérêt chez les familles, les chefs cuisiniers et les sportifs. Sa première grosse commande lui est venue de l’équipe nationale de football en 2015, renforçant ainsi sa notoriété. Toutefois, Dorothy Selamo rencontre encore quelques difficultés, notamment les coupures électriques et baisses de tension qui réduisent les capacités de l’entreprise.

L’initiative a déjà reçu de nombreuses récompenses et bénéficié d’une grande visibilité par le biais des médias et des réseaux sociaux. Miondonini ayant déjà fait ses preuves au niveau local, Dorothy Selamo ambitionne de conquérir d’autres marchés sur le continent.

(AGENCE ECOFIN)

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