Par l’envoyé spécial de l’APS, Mohamed Tidiane Ndiaye
Paris (APS) – Le Sénégal a plus que doublé ses exportations en horticulture qui sont passées de 56 778 à 122 412 tonnes entre 2012 et 2018, soit une rentrée de devise de plus de 75 milliards de francs CFA par année, a souligné jeudi Dr Macoumba Diouf, directeur de l’Horticulture en marge du Salon international de l’agricolture de Paris.
’’Nos exportations horticoles sont passées de 56 778 tonnes en 2012 à 122 412 tonnes en 2018 avec des rentrées de devises de l’ordre de plus de 75 milliards FCFA par année. Cela peut contribuer à la politique d’équilibrage de notre balance commerciale qui est très déficitaire de l’ordre de 1600 milliards en 2018’’, a déclaré Dr Diouf.
Il prend part au SIA 2020 où il a exposé ’’les réussites sénégalaises en matière horticole tout en nouant des partenariats en vue de continuer à booster (les) exportations agricoles qui sont essentiellement horticoles’’.
Booster le secteur horticole
’’Nous ne devons pas nous contenter de nous glorifier de ces résultats et de ces acquis parce que le potentiel est loin d’avoir été exploité’’, a ajouté le directeur de l’Horticulture au Ministère de l’Agriculture, insistant sur la nécessité de booster le secteur.
’’Il faut faire cap sur l’industrialisation pour booster davantage le secteur horticole. Nous devons accélérer la transformation des fruits et légumes en évitant au maximum d’exporter les produits de façon brute pour l’approvisionnement du marché local d’abord avant de tourner vers l’export’’, a préconisé Dr Macoumba Diouf. Il a plaidé pour la satisfaction des besoins des Sénégalais en fruits et légumes à partir de la production locale.
Transformation industrielle
’’La transformation et l’industrialisation nous permettront d’avoir plus de poids dans le marché communautaire de 1, 2 milliards de consommateurs de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECA)’’, a-t-il poursuivi, invitant le secteur privé national à exploiter les opportunités du secteur horticole sénégalais ’’caractérisé par un climat favorable, des terres fertiles et des bras valides’’.
’’Le marché sénégalais est approvisionné en oignon locale 8 mois sur 12, alors que la production nationale peut satisfaire les besoins nationaux 12 mois sur 12. Mais c’est impossible faute d’infrastructures de conservation et de stockage aux normes’’, a déploré Macoumba Diouf.
Valeur ajoutée en hausse
Il a plaidé pour l’exploitation des opportunités qu’offre le PSE-Vert (Plan Sénégal émergent) qui ’’recommande une stratégie de transition agro-écologique en vue d’augmenter la valeur ajoutée des produits locaux avec une meilleure offre exportable en usant notamment sur l’approche bio et sur celle agro-écologique’’.
Le Salon international de l’agriculture de Paris, ouvert le 22 février, se veut “la plus grande ferme de France”. L’édition 2020, prévue pour se dérouler jusqu’au 1er mars prochain, est axée sur quatre thèmes majeurs que sont l’élevage et ses filières, les produits des régions de France, d’Outre-mer et du monde, les cultures et filières végétales, jardin et potager, ainsi que les services et métiers de l’agriculture.
“L’agriculture vous tend les bras” est le thème général du SIA 2020. Cette manifestation réunit chaque année des éleveurs, producteurs, représentants d’organisations du secteur et de syndicats professionnels, de ministères et organismes publics ou encore d’instituts de recherche.