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Agrégats monétaires UEMOA : 35 656,4 milliards F CFA de masse monétaire enregistrés en 2020

La masse monétaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a connu une hausse de 16,5 % l’année dernière et est ressortie à 35 656,4 milliards F CFA. C’est ce qui ressort du rapport sur les conditions de banque dans l’Union en 2020, de la Direction générale de l’Economie et de la Monnaie de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), rendu public le mardi dernier.

Dans un contexte économique marqué par les effets de la pandémie de Covid-19, la détente des conditions d’octroi de crédit à la clientèle des banques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est poursuivie au cours de l’année 2020. D’après le rapport sur les conditions de banque dans l’UEMOA en 2020, de la Direction générale de l’Economie et de la Monnaie de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), cette détente s’est réalisée grâce aux actions de la BCEAO.

A l’instar des autres Banques centrales la BCEAO a pris des mesures appropriées qui ont permis de prévenir des tensions de liquidité au niveau du système bancaire, d’apporter de la liquidité nécessaire aux établissements de crédit. Et aussi d’apaiser leur tension de trésorerie dans la poursuite de leur mission d’intermédiation financière et de soutenir la reprise de l’activité économique.

En conséquence, l’offre de crédit a maintenu sa dynamique haussière et les conditions débitrices se sont davantage assouplies. Le taux de rémunération des dépôts à terme s’est, quant à lui, contracté par rapport à l’année précédente.

Par ailleurs, la structure des crédits n’a pas fondamentalement changé, avec une forte proportion de financement des besoins de trésorerie. Ces évolutions confirment ainsi l’efficacité de la politique monétaire comme instrument de stabilisation économique de court terme, dans un contexte de choc exogène majeur. ‘’L’évolution des agrégats monétaires a été marquée, au cours de l’année 2020, par les actions d’intervention de la BCEAO en faveur des banques, en vue de leur permettre de poursuivre leur activité de financement des économies de l’Union. Ainsi, comparativement à fin décembre 2019, la masse monétaire est ressortie à 35 656,4 milliards F CFA, en hausse de 16,5 %, sous l’effet principalement de l’augmentation de 16,9 % des créances intérieures et, dans une moindre mesure, de celle des actifs extérieurs nets’’, rapporte le document rendu public hier.

La même source note que les créances intérieures se sont établies à 36 980,5 milliards F CFA à fin décembre 2020 et les actifs extérieurs nets sont ressortis à 7 137,5 milliards F CFA. Pour le taux de couverture de l’émission monétaire, il s’est établi à 77,8 % à fin décembre 2020, contre 81,4 % à fin décembre 2019.

‘’Les réserves de change de l’Union permettent ainsi d’assurer une couverture de 5,9 mois d’importations de biens et services, après une réalisation de 6,2 mois un an plus tôt. L’activité du système bancaire de l’Union en 2020, comparée à l’année 2019, a poursuivi sa croissance accompagnée d’une amélioration de la qualité du portefeuille des assujettis. Les emplois du système bancaire se sont accrus de 14,6 % pour s’établir à 41 052,4 milliards F CFA à fin décembre 2020’’, indique le rapport.

Tout comme l’année précédente, la BCEAO relève que cette évolution résulte d’une progression des crédits de campagne estimés à 2 808,6 milliards F CFA et des crédits à la clientèle à 1 613,1 milliards F CFA, notamment ceux à long terme qui sont évalués 2 687,2 milliards F CFA.

Quant aux ressources bancaires, elles ont progressé de 5 353,5 milliards F CFA pour se fixer à 38 325 milliards F CFA à fin décembre 2020, en rapport avec la hausse simultanée des dépôts et emprunts à hauteur de 4 787,4 milliards F CFA des fonds propres nets de 422,3 milliards F CFA et des diverses ressources de 143,8 milliards F CFA.

21 352,2 milliards de dépenses et prêts nets

Il ressort aussi du rapport qu’en 2020, la situation des finances publiques des Etats membres de l’Union a été marquée par une hausse plus importante des dépenses publiques, comparativement aux recettes totales et dons.

‘’En effet, les dépenses et prêts nets ont progressé de 20,8 %, pour ressortir à 21 352,2 milliards F CFA à fin décembre 2020, sous l’effet de la hausse de 1 403,1 milliards F CFA des dépenses courantes et de 1 818,3 milliards F CFA des dépenses en capital. Dans le même temps, les recettes totales et dons sont ressortis à 16 131,7 milliards F CFA, en hausse de 629,0 milliards F CFA par rapport à 2019. Cette progression est induite par l’accroissement de 956,4 milliards F CFA des dons, atténué par la diminution de 327,4 milliards F CFA des recettes budgétaires. Il résulte de ces évolutions un déficit global, base engagements, dons compris de 5,7 % du PIB en 2020, en aggravation de 3,3 points de pourcentage par rapport à 2019’’, lit-on dans le document.

Pour couvrir ce déficit et assurer le financement des plans de riposte contre la Covid-19, il convient de signaler que les Etats membres de l’UEMOA ont eu recours à la mobilisation de ressources extérieures ainsi que celles sur le marché financier régional.

Dès lors, en fin mai 2020, les Etats membres de l’Union ont mobilisé auprès du Fonds monétaire international (FMI) 1 181,3 milliards F CFA au titre des différentes facilités. Il s’agit notamment de la Facilité élargie de crédit, de la Facilité de crédit rapide et de l’Instrument de financement rapide. ‘’Sur le marché financier régional, le montant des émissions brutes effectuées en 2020 s’est chiffré à 10 486,8 milliards F CFA, comprenant 5 504,1 milliards F CFA au titre des bons et 4 982,7 milliards F CFA d’obligations du Trésor. L’encours de la dette publique totale de l’Union rapportée au PIB a connu une accélération au cours de l’année 2020, en se situant à 48,5 %, contre 43,8 % en 2019 et 41,2 % en 2018’’, souligne le texte.

D’après notre source, les incertitudes induites par la pandémie de la Covid-19 ont conduit la BCEAO à maintenir, durant l’année 2020, une orientation accommodante de sa politique monétaire. Dans un contexte de faible inflation, elle a réduit son principal taux directeur à son niveau historique le plus bas et accru substantiellement ses interventions en faveur des banques dès le déclenchement de la crise sanitaire.

En outre, pour conforter son action monétaire et préserver le financement de l’activité, la BCEAO a également pris des mesures fortes en faveur de plusieurs acteurs de la vie économique. En effet, la Banque centrale a accru de 340 milliards F CFA, en une semaine, son offre de liquidité le 24 mars 2020. Elle a ensuite décidé, à compter du 31 mars 2020, de servir la totalité des besoins exprimés par les banques sur ses guichets de refinancement, au taux unique de 2,50 %, son taux minimum à cette date. Ce taux a été ramené, depuis le 24 juin 2020 à 2,00 %, soit l’un des plus faibles en Afrique.

‘’Ainsi, le montant moyen des injections hebdomadaires de liquidité est ressorti à 3 562,0 milliards F CFA, au cours de l’année 2020, en hausse de 7,2 milliards F CFA par rapport à l’année 2019. Le taux moyen pondéré des opérations hebdomadaires d’injection de liquidités s’est établi à 2,35 % au cours de l’année 2020, en recul de 116,06 points de base (pdb) par rapport à 2019’’, rappelle le rapport.

5 918,0 milliards de refinancement alloué aux banques

Au total, la Banque centrale fait savoir que l’encours du refinancement accordé aux banques a progressé de 1 152,5 milliards F CFA, passant de 4 712,6 milliards à fin décembre 2019, à 5 918,0 milliards F CFA à fin décembre 2020. En 2020, le marché interbancaire de l’Union a été caractérisé par une contraction du volume moyen de transactions. Ainsi, le volume moyen des transactions, toutes maturités confondues, s’est élevé à 275 milliards F CFA en 2020, contre 455 milliards F CFA en 2019.

S’agissant des taux d’intérêt, le compartiment à une semaine a enregistré une détente du taux d’intérêt moyen pondéré de 4,50 % en 2019, à 3,48 % en 2020.

A l’instar des années précédentes, il est expliqué dans le rapport que l’offre de crédits bancaires dans l’Union a maintenu sa dynamique haussière en 2020.

En effet, le volume de crédit mis en place s’est inscrit en hausse de 5,0 %, ressortant à 16 212,5 milliards F CFA en 2020, contre 15 435,7 milliards F CFA en 2019. Par objet, des progressions significatives ont été relevées pour les crédits d’habitation (+133,4 %) et de consommation (+26,3 %). ‘’L’accroissement significatif du crédit à l’habitation est imprimé par le Bénin où une importante expansion du crédit destiné à financer le programme de logements sociaux a été notée. Une légère progression est également observée pour les concours destinés à l’équipement (+0,8 %) et à la trésorerie (+0,2 %). En revanche, une baisse de 18,6 % est relevée pour les crédits destinés à l’exportation’’, justifie la Banque centrale.

En termes de répartition, près des deux tiers des crédits octroyés sont destinés à la trésorerie, tandis que ceux consacrés à la consommation et à l’équipement sont respectivement de 16 et 12 %. Les montants des nouveaux dépôts à terme à l’ouverture de comptes dans les places de l’Union se sont fixés à 9 127,8 milliards F CFA en 2020, contre 7 469,6 milliards F CFA en 2019, soit une hausse de 22,2 %.

(ENQUETE)

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