Le Caire (Égypte – La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a annoncé, ce jour, la mise en place d’un “dispositif de financement de 3 milliards de dollars destiné à aider les pays africains, afin de les aider à “faire face aux impacts économiques et sanitaires de la pandémie de COVID-19”.
Le dispositif d’atténuation de l’impact de la pandémie sur le commerce [Pandemic Trade Impact Mitigation Facility] (PATIMFA), a été approuvé par le conseil d’administration de la Banque lors de sa séance du 20 mars. Il fournira des financements pour aider les pays membres d’Afreximbank à s’adapter aux chocs financiers, économiques et sanitaires causés par la pandémie de COVID-19.
Ainsi, le dispositif PATIMFA aidera les banques centrales des pays membres et d’autres institutions financières à faire face aux paiements de la dette commerciale. Ce dispositif sera également disponible pour soutenir et stabiliser les ressources en devises des banques centrales des pays membres, leur permettant dans l’urgence de supporter les importations essentielles.
En outre, indique Afreximbank, “PATIMFA aidera les pays membres dont les recettes fiscales sont liées aux revenus issus d’exportations spécifiques tels que les redevances minières à pallier toute baisse soudaine des recettes fiscales résultant d’une diminution des recettes d’exportation”. Il permettra par ailleurs de financer les besoins d’urgence en importation de produits nécessaires à la lutte contre la pandémie : médicaments, équipements médicaux, réaménagement d’hôpitaux, etc.
Le dispositif de financement sera disponible par le biais de financements directs, de lignes de crédit, de garanties, de swaps de devises et d’autres instruments similaires.
Justifiant la nécessité de la mise en place de ce dispositif, le Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank, a pointé du doigt les souffrances considérables et les perturbations économiques majeures causées par la pandémie de COVID-19.
« Outre ses effets inquiétants sur la vie humaine, la pandémie devrait coûter à l’économie mondiale jusqu’à 1 000 milliards de dollars et entraîner une baisse significative de 0,4 % de la croissance du PIB mondial, qui devrait passer de 2,9 % en 2019 à 2,5 % en 2020 », a-t-il déclaré.
« Une réponse financière rapide et efficace est nécessaire pour éviter une crise majeure en Afrique », a-t-il ajouté, soulignant que « l’Afrique est exposée sur de nombreux fronts, notamment la baisse significative des revenus du tourisme, les transferts de fonds des migrants, les prix des matières premières et la perturbation des chaînes d’approvisionnement manufacturières. »
Afreximbank a déjà noté une forte baisse des prix des matières premières due à la pandémie, une chute soudaine et importante des revenus du tourisme, des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et la fermeture d’installations de fabrication de produits destinés à l’exportation, a fait savoir le Professeur Oramah.
L’impact sur les fournitures médicales et les systèmes médicaux sur de nombreux marchés a également été sans précédent.
Le Professeur Oromah a indiqué qu’Afreximbank travaillerait avec les banques multilatérales de développement qui ont mis en place des programmes d’assistance financière afin d’assurer une disponibilité de l’aide aux pays africains pour leur permettre de faire face aux chocs extérieurs et aux crises découlant de la pandémie.
Afreximbank est connue pour avoir toujours apporté son soutien aux économies africaines en temps de crise économique.
Pendant la crise économique de 2015, la banque avait mis en place une facilité de trésorerie contre-cyclique dans le cadre de laquelle elle a déboursé plus de 10 milliards de dollars sur une base renouvelable afin de permettre aux pays membres de s’adapter aux chocs économiques défavorables. Ce dispositif a aidé les principales économies africaines à gérer cette crise et à se redresser de manière rapide.