Dans l’optique d’accompagner les Petites et Moyennes Entreprises (Pme) à obtenir facilement une avance de trésorerie par la cession de factures, la Banque Nationale de Développement Economique (Bnde) a obtenu une troisième ligne de crédit d’un montant de plus de 13 milliards Fcfa. La convention a été paraphée hier entre la Directrice générale, initiative commerciale intra africaine Afriximbank, Kanayo Awani et le directeur général de la Bnde, Abdoulaye Niane.
Malgré la représentativité des Pme qui constituent 98% des entreprises au Sénégal et leur rôle en tant qu’épine dorsale de l’économie sénégalaise, elles ne bénéficient que de 9% des crédits accordés aux entreprises. Une situation qui occasionne souvent des causes majeures de fragilité et d’extinction prématurée.
Pour y remédier, la Bnde a signé une convention de prêt de 20 millions d’Euros, soit plus de 13,119 milliards de Fcfa pour l’affacturage avec l’initiative commerciale intra africaine Afriximbank. Cette troisième ligne de crédit va appuyer la Bnde dans le cadre de son programme dédié à l’affacturage destiné à la clientèle Pme.
En effet, la Bnde a inscrit dans sa ligne de crédit, depuis le 13 septembre 2019, l’affacturage qui est un moyen de financement permettant d’obtenir rapidement une avance de trésorerie par la cession de factures en attente de règlement. Un modèle qui lui a permis d’obtenir des résultats probants.
Selon son directeur général, la Bnde a réussi, sur un marché de l’affacturage en gestation, à convaincre un nombre sans cesse croissant de clients à les rejoindre. Ce qui témoigne, de l’avis d’Abdoulaye Niane, de la confiance accrue des adhérents et de la célérité dans le traitement des dossiers, gage de la qualité de services offerts.
En effet, l’encours affacturage ou montant global des crédits en cours passe de 600 en 2019 à 947 en 2021, puis à 1020 en 2022. Pour ce qui de la ligne de crédit, elle passe de 320 en 2019 à 4325 en 2020, 1470 en 2021 et 1745 en 2022. En avril 2023, un crédit affacturage cumulé de F CFA 16 mds a été réalisé depuis le démarrage. Les secteurs les plus impactés sont le BTP et les services aux entreprises (transport et prestations) (33%), le commerce et la grande distribution (32%), les télécoms (19%) et la santé (16%).
Revenant sur les raisons d’utiliser le factoring, Abdoulaye Niane a indiqué qu’il permet d’obtenir de la trésorerie rapidement et immédiatement juste après l’émission de la facturation, de répondre à un besoin ponctuel ou récurrent de financement, de combler un problème de décalage financier entre les dépenses liées aux prestations ou aux livraisons de marchandises et leurs règlements.
Il permet aussi d’accompagner les entreprises en phase de croissance, de développer de nouveaux marchés au Sénégal ou à l’international avec une protection contre les impayés, de diversifier les sources financières de la structure en complément ou pas des outils financiers courts termes bancaires : découvert, escompte, cession, spot et enfin déléguer une partie ou l’ensemble de la gestion du poste clients pour se concentrer sur l’activité principale. La relance et le recouvrement étant externalisés à des spécialiste
Contraintes et limites de l’affacturage au Sénégal
Après avoir étalé les performances du factoring, Abdoulaye Niane est revenu sur les contraintes et limites de cette méthode au Sénégal. Sur le plan juridique et réglementaire, la non-adoption de la loi sur l’affacturage pose un véritable problème aux créanciers.
A cela s’ajoutent un environnement économique marqué par une méconnaissance du produit affacturage, une méconnaissance de l’activité d’affacturage par le personnel des banques et une faible appétence au risque affacturage dans le milieu sénégalais de l’assurance.
Sur le plan de l’assurance-crédit, il y a la frilosité dans le choix des acheteurs à agréer par l’assureur crédit ; les couvertures de garanties accordées sont trop faibles et les retraits d’agrément et réductions de limites de garantie très fréquents demeurent encore des contraintes majeures. Sans compter l’absence de centrale de données au niveau national sur les entreprises du Sénégal, la difficulté de recouvrement des créances etc
L’As