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Abdoulaye D. Diallo sur le retour du poste de P.M :«Nous avons 50 milliards sur la réserve de gestion et 50 milliards en investissement pour faire face à des situations d’urgence»

Le projet de budget 2022 connait une hausse des recettes de 384,8 milliards et des dépenses de 424,9 milliards comparé à 2021. Le budget 2022 est bâti sur une prévision de croissance de 5,5% et le déficit budgétaire est stabilisé à 4,8% et de l’avis du ministre des Finances et du Budget, le gouvernement travaille à ramener le déficit budgétaire à 3% aux alentours de 2024. S’agissant du retour du poste de Premier ministre et de son budget, Abdoulaye Daouda Diallo révèle qu’il y a 50 milliards de réserve de gestion et 50 milliards en investissement dans le budget pour faire face à des situations d’urgence.

C’est parti pour 15 jours de marathon budgétaire. Et c’est le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et son collègue de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, qui ont ouvert les plénières et défendu les considérations générales sur le projet de loi de finances pour l’année 2022. Le budget 2022 se chiffre à 5198 milliards. Les recettes sont arrêtées à 3610,7 milliards et les dépenses à 4394,7 milliards. Comparé à la Lfi de 2021, le le projet de budget 2022 connait une hausse des recettes de 384,8 milliards en valeur absolue (11,9% en valeur relative) et des dépenses de 424,9 milliards en valeur absolue et (10,7% en valeur relative). S’agissant des recettes du budget général arrêtées en 2022 à 3461 milliards, elles sont composées des recettes internes pour un montant de 3165 milliards et les recettes externes d’un montant de 296 milliards. Les intérêts de la dette publique devraient progresser de 7% pour s’établir à 350 milliards en 2022. La masse salariale dans le projet de loi de finances 2022 est programmée pour un montant de 952 milliards contre 904,9 milliards en 2020, soit une progression de 47,1%.

Budget des pouvoirs publics

La dette publique, pour la gestion 2022, est arrêtée à 350 milliards. S’agissant des pouvoirs publics, le budget de l’Assemblée nationale est arrêté à 17 milliards 215 millions ; le Haut conseil des Collectivités territoriales (Hcct) a un budget de 8 milliards 550 millions dont 6,3 milliards en transferts courants et 2,2 milliards de transferts en capital. Le budget du Conseil économique social et environnemental (Cese) est arrêté à 7 milliards 541 millions ; le Conseil constitutionnel bénéficie d’un budget d’un milliard 233 millions ; la Cour suprême de 2 milliards 452 millions ; la Cour des comptes d’un budget de 8 milliards 595 millions et le Secrétariat général du gouvernement de 27 milliards 29 millions.

Les réserves de gestion peuvent faire fonctionner la prochaine Primature

Lors des plénières, il a beaucoup été question du retour du poste de Premier ministre et de son budget de fonctionnement. Des remarques évoquées par les députés Sokhna Dieng Mbacké, Abdou Aziz Diop et Marème Soda Ndiaye. De l’avis du ministre des Finances et du Budget, cette situation est prise en compte dans le budget. «Dans le budget, il y a un chapitre important qui prévoit des situations inattendues comme celle-là. C’est la réserve de gestion qui nous permet, à chaque fois que nécessaire, de pouvoir ajuster et de faire face à des situations qui n’étaient pas prévues au moment du vote de la loi. Cette année, nous avons 50 milliards concernant cette réserve de gestion et 50 milliards en investissement pour faire face à des situations d’urgence. Si la mesure venait à être prise par le président de la République, nous pourrions donner les moyens nécessaires à la mission de cette institution», indique Abdoulaye Daouda Diallo.

ADD à Cheikh Abdou Mbacké sur le budget de la présidence : «tu devrais avoir honte de poser cette question»

Répondant au député de Bokk Gis-Gis, Cheikh Abdou Mbacké, qui a dénoncé le budget de la présidence de la République qui s’élève à 72,231 milliards, Abdoulaye Daouda Diallo rappelle que le député a dû oublier que le budget de la présidence en 2012 dépassait largement ce montant allégué. «Il y a dix ans, le budget de la présidence de la République s’élevait à 90,5 milliards. Avec ta posture actuelle, si tu avais cette information, tu devrais avoir honte de poser cette question. Il faut arrêter ce débat», charge le ministre des Finances et du Budget, avant d’ajouter : «si on alloue un budget au président de la République, c’est sur la base des dépenses évidentes. Je reconnais que le budget de la présidence a connu une hausse de 3,1 milliards. La raison : c’est parce qu’on a supprimé l’achat de véhicules pour les hauts fonctionnaires de l’Etat ; et les indemnités ont été reversés dans les salaires. Donc, nécessairement, ces salaires vont connaitre une hausse. C’est ce qui a justifié en partie l’augmentation du budget du président de la République de 2021 à 2022. Et, l’autre justification, ce sont des besoins de dépenses de sécurité. Ce sont ces deux facteurs qui justifient la hausse et ça n’a rien à voir par rapport au budget de la présidence, il y a dix ans», renchérit Abdoulaye Daouda Diallo. Pour rappel, le budget de la présidence de la République s’élève à 72 milliards 231 millions francs Cfa ; dont 11,5 milliards de dépenses de personnel, 7,3 milliards de dépenses de fonctionnement ; 36,9 milliards de transferts courants, 15,2 milliards de transferts en capital, 614 millions d’investissements exécutés par l’Etat, etc.

A partir de 2026, toutes les cimenteries vont reverser correctement leurs impôts

Interpellé sur d’autres moyens de financement de l’économie nationale, notamment les impôts des cimenteries, le ministre a reconnu que la contribution des sociétés de cimenterie n’est pas importante, simplement parce qu’elles ont bénéficié d’une stabilisation fiscale. «Au moment de l’investissement, il y a eu des exonérations qui ont été accordées mais nous allons de plus en plus vers la fin de ces exonérations. A partir de 2025, on va commencer à voir les premiers programmes se terminer. A partir de 2026, la totalité des cimenteries actuelles – excepté une nouvelle cimenterie qui a été récemment agréée – devront rentrer dans le régime commun et reverser correctement leurs impôts», explique le ministre qui annonce déjà qu’un terrain d’entente a été trouvé suite aux prorogations qui ont été accordées. A l’en croire, l’Etat a travaillé avec ces sociétés pour qu’elles reversent l’impôt sur les sociétés autour de 15%. En outre, Abdoulaye Daouda Diallo a confirmé la dette de 120 milliards que les Ics doivent à l’Etat. A ce titre, il révèle que l’Etat travaille pour trouver une solution. L’idée, dit-il, n’est pas de tuer cette société, mais de travailler ensemble en parfaite intelligence afin que l’Etat puisse rentrer dans ses fonds tout en continuant à permettre aux Ics de poursuivre sa mission.

(LES ECHOS)

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