La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a révélé que 83 milliards $ ont déjà été retirés des marchés émergents par les investisseurs depuis le début de la crise. « La plus importante sortie de capitaux jamais enregistrée », a-t-elle fait remarquer dans une déclaration faite lundi 23 mars 2020, sur les coûts humains et économiques de la pandémie de coronavirus.
Cette situation illustre selon Kristalina Georgieva, le fait que les économies avancées sont actuellement mieux placées pour répondre à la crise tandis que de nombreux marchés émergents et pays à faibles revenus sont confrontés à des défis importants. « Ils sont gravement touchés par les flux de capitaux sortants et l’activité intérieure sera affectée par la riposte des pays à l’épidémie », a-t-elle insisté. Tout en se disant « particulièrement préoccupée par les pays à faibles revenus en situation de surendettement ».
S’exprimant à la suite d’une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20, la directrice générale du FMI a déclaré que les perspectives de croissance de l’économie mondiale pour l’année 2020 étaient négatives. Prévoyant même « une récession au moins aussi grave que pendant la crise financière mondiale ou pire ». Toutefois une reprise est attendue pour 2021.
Relevant l’urgence des besoins financiers pour répondre à la pandémie de coronavirus, Kristalina Georgieva a fait savoir que « près de 80 pays demandent notre aide et nous travaillons en étroite collaboration avec d’autres institutions financières internationales pour fournir une réponse coordonnée solide afin que nous puissions avoir plus d’impact ensemble ».
Dans ce sens, la première responsable du FMI a tenu à rassurer sur la détermination de son institution à déployer toute sa capacité de prêt estimée à un trillion de dollars américains. « Et nous envisageons d’autres options disponibles », a-t-elle soutenu.
Saluant les mesures prises par les principales banques centrales d’assouplir leur politique monétaire ainsi que la décision des principales banques centrales de lancer des lignes de swap bilatérales avec les pays émergents pour favoriser les flux financiers, elle a soutenu qu’il est primordial de prioriser l’endiguement et de renforcer les systèmes de santé partout. « L’impact économique est et sera grave, mais plus le virus s’arrête rapidement, plus la reprise sera rapide et forte ».