Visite du ministre de la Pêche et de l’économie maritime à Touba : Les acteurs étalent un filet de doléances

Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime a effectué hier une visite au marché central au poisson de Touba Kab, dans la commune de Touba, pour s’enquérir des conditions de travail des mareyeurs et vendeurs de poissons de la cité religieuse de Touba. Une rencontre qui a ainsi servi de prétexte aux acteurs pour revenir sur l’ensemble des difficultés qui secouent le développement dudit secteur.

Les mareyeurs de Touba n’ont pas fait dans la langue de bois pour étaler les maux qui secouent le secteur de la pêche dans la capitale du Mouri­disme. De la concurrence déloyale à l’assainissement, en passant par le manque de financements, entre autres, les mareyeurs et vendeurs de poissons ont tout étalé devant le ministre de la Pêche et de l’économie maritime en visite la semaine dernière, au marché central au poisson de Touba. Les mareyeurs de la ville de Cheikhoul Khadim ont ainsi souligné qu’ils méritent plus de considération et d’implication. D’autant plus que, estime le président des mareyeurs de Touba, le marché central au poisson de Touba a une très grande capacité. «A part Da­kar, nous recevons la plus grande quantité de poissons dans le pays. Donc, nous avons besoin d’être impliqués, écoutés pour une meilleure prise en compte de nos préoccupations. Nous avons des difficultés liées à la présence des bateaux de pêche étrangers. La pandémie du Covid-19 nous a porté préjudice. Nous avions entendu dire qu’on devait recevoir des aides, mais jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu, alors que nous en avons besoin. Parce que, près de 2000 personnes viennent ici chaque matin pour travailler ; mais les conditions sont très difficiles. Nous demandons plus de considération et une oreille attentive», a plaidé Modou Cissé. Il ajoute que «l’assainissement est un problème majeur, sans compter le fait qu’aucune chambre froide n’est fonctionnelle dans ce marché, qui reçoit chaque jour, 14 camions remplis de poissons». Le président des mare­yeurs de Touba a aussi souligné qu’ils ont des problèmes de financement, surtout pour les femmes ; ainsi que des difficultés liées à l’entretien des lieux.
Un chapelet de doléances qui ne semblent pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Alioune Ndoye, a fait comprendre aux mareyeurs qu’ils se sont déplacés pour écouter les acteurs à la base, car chaque zone a ses réalités. «C’est bien de connaître que chaque localité a ses réalités pour les mettre dans un programme global de résolution de ces différents problèmes. Les mareyeurs ont habituellement, besoin de camions frigorifiques pour travailler. Donc, c’est une doléance qui revient toujours. L’Etat va voir comment il peut les accompagner pour faciliter l’accès des acteurs aux camions frigorifiques, parce que ce sont ces mareyeurs qui permettent de prendre le poisson de là où il est débarqué jusqu’au point le plus reculé du pays. Rappelons qu’il y a un programme de l’Etat pour faciliter les différentes organisations de mareyeurs à accéder à ces camions», assure Alioune Ndoye. Sur ce, il a fait savoir que le directeur de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam) et ses collaborateurs sont rentrés de mission de Corée où ils étaient allés inspecter 55 camions frigorifiques. Par rapport à la concurrence déloyale évoquée par les acteurs, le patron de la pêche indique : «Cela est une nouveauté. Apparemment, il y a une chaîne de distribution de poissons qui vient de s’installer. J’ai déjà demandé au Directeur de la pêche maritime (Dpm) de mettre un terme à cela jusqu’à ce qu’on sache de quoi il retourne et qu’on vérifie les autorisations qui ont permis d’installer cette chaîne de distribution un peu partout dans le pays.» Et, pour la question relative aux financements, La tutelle invite les acteurs à constituer des demandes puis de les transmettre au gouverneur qui les transmettra au ministère.

(LEQUOTIDIEN)