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Tourisme à l’agonie : La thérapie de choc de l’expert Faouzou Dème

Le secteur du tourisme est durement frappé par la pandémie de la Covid-19. Face aux nouveaux enjeux mondiaux, notamment, le changement climatique, l’expert en tourisme Faouzou Dème livre quelques pistes de solution pour le rendre compétitif sur le continent africain et au Sénégal.

La journée mondiale du tourisme a été célébrée en Afrique du Sud. Le Sénégal a été représenté par l’expert senior en tourisme, l’Ambassadeur du tourisme africain et conseiller technique du Ministre du tourisme et des transports aériens du Sénégal, Faouzou Dème. Selon son analyse, le secteur du tourisme est le plus dynamique, le plus transversal et le plus important de toutes les économies du monde. En un mot, il est la première économie mondiale, de par sa contribution au PIB, à la balance commerciale, et à de nombreux autres indicateurs économiques.

Pour le monde et pour l’Afrique, son message est d’alerter sur l’importance de créer et de bâtir un tourisme local dont les agents du secteur ont l’obligation de commercialiser sous une marque de référence, sur le continent africain, de façon à produire un ‘’outgoing tourisme’’ accès sur le tourisme inter état africain, et à partir des règles de croissance d’un tourisme inclusif. Il urge, pour lui, de lancer un appel à leurs politiques, pour que les politiques touristiques, puissent être harmonisées, sous une directive de l’Union Africaine.

Il préconise le visa unique ou le passeport unique, le renforcement de la paix et de la sécurité, gage d’une libre circulation, des biens et des personnes. ‘’Peu ou rien n’a été fait, il faut le reconnaitre, pour l’intégration, surtout en matière de législation harmonisée, pour protéger notre secteur touristique déjà extraverti, sans soutien, à la hauteur des ambitions des gouvernements, pour faire de l’Afrique, un continent émetteur de touristes dans son propre espace géographique. Des études ont établi que le marché du tourisme africain peut devenir un marché important et très rentable, s’il bénéficie d’un portage institutionnel de haut niveau, avec les outils et les mécanismes de financement adaptés à son modèle économique, couplé d’un partenariat privé /privé avec les acteurs du même continent. Le branding of Africa est irréversible, inévitable, et stratégique. Et ce branding n’aura de sens que s’il est capable de contribuer sensiblement à l’augmentation significative du poids du continent africain dans le tourisme mondial et dans la transformation sociale des entreprises et des populations concernées’’, informe-t-il.

E-tourisme

Selon lui, lorsqu’il parlait d’e-tourisme en 2000, son objectif était de préparer la transformation structurelle de la gouvernance du secteur, pour doter l’Afrique, via le Sénégal, d’une plateforme incontournable du tourisme digital qui transformerait son système de réservation, de vente, de promotion de ses destinations et de paiement direct. Ceci rendrait les destinations sénégalaises plus accessibles, moins coûteuses, et à un clic de la main, faisant de l’Afrique une nouvelle destination touristique plus attractive dans le monde.

‘’L’innovation technologique et le marketing numérique, devenus de nouveaux moteurs de gouvernance du tourisme, nous avaient alerté, mais, en vain, aucune mesure n’a été prise ni par les autorités administratives ni par le secteur privé. Aujourd’hui, la journée mondiale du tourisme, c’est un nouvel engagement que nous devons prendre ici et maintenant, pour un changement d’approche et d’analyses qui sont nécessaires pour construire un tourisme domestique et un tourisme inter-état, panafricain qui mettrait, à l’abris, nos entreprises et nos travailleurs, de toutes agressions terroristes, sanitaires, écologiques, climatiques etc. Nous savons tous que les questions clés du changement climatique, et ses effets néfastes sur l’environnement, et le tourisme ne sont souvent pas décidées par les ministres du Tourisme, mais, par les chefs d’État qui donnent les orientations aux ministres sur les questions internationales. Ne devrions-nous pas interpeller directement les chefs d’Etat, afin que nos préoccupations puissent être entendues en haut lieu ?’’, interroge-t-il.

Pour qui, les actions qu’ils devront mener pour le climat, pour l’environnement et pour le tourisme ne doivent pas être exclusivement des questions politiques, mais, un engagement citoyen, éco responsable, au premier plan desquels se trouveraient également les touristes. Dans ce sens, poursuit-il, les acteurs du tourisme doivent former un bloc, afin d’encourager les organisations de tout l’univers du tourisme à devenir des sentinelles, pour manifester publiquement leur soutien et intérêt pour un environnement propre, notamment, la sauvegarde de la biodiversité, la protection de la faune, et de la flore.

La mise en place de la route de l’esclavage, la réhabilitation de leur patrimoine, historique, culturel, cultuel, religieux, et ses infrastructures coloniales, qui leur parlent, mais leur rappellent aussi l’histoire, leur passé, sont plus que nécessaires à valoriser.

(ENQUETE)

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