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Télécoms : Orange renonce à son expansion en Ethiopie en raison de la nature du projet proposé par l’Etat

Alors qu’Orange déclare depuis plus de deux ans son « extrême intérêt » pour le marché des télécoms en Ethiopie, le géant français a finalement abandonné cette piste. En cause, la nature du projet proposé par les autorités éthiopiennes qui lui laissait « peu de marge de manœuvre » pour un développement selon la vision stratégique du groupe, apprend La Tribune Afrique.

Chez Orange, l’expansion en Ethiopie est désormais de l’histoire ancienne, en tout cas, pour l’instant, apprend La Tribune Afrique ce jeudi 29 avril. Le géant français des télécoms est en effet absent des offres proposées à Addis Abeba pour l’obtention de licence dans le cadre de la libéralisation du secteur.

« Peu de marge de manœuvre »

« Effectivement, après plus de deux ans et demi de travail sur ce dossier, nous avons pris la décision de ne pas soumettre d’offre pour l’acquisition d’une licence », déclare le groupe Orange dans une réponse adressée par mail à LTA.

« Pour Orange, poursuit la firme, le projet proposé par les autorités Ethiopiennes laissait peu de marge de manœuvre pour un déploiement rapide de notre stratégie et l’aboutissement d’un projet qui serait créateur de valeur pour le Groupe ».

Le match se joue désormais entre les Sud-africains et le consortium britanno-japono-kényan

Lundi, le gouvernement éthiopien a annoncé avoir reçu deux offres pour les deux licences qu’il compte délivrer afin d’établir un marché concurrentiel au sein du secteur des télécoms qui est jusqu’ici resté la chasse-gardée de l’Etat à travers la compagnie nationale Ethio Telecom. Les deux candidats à ces licences ne sont autres que le Sud-africain MTN et le consortium formé par le kényan Safaricom, le britannique Vodafone, le japonais Sumitomo Corp et l’institution de financement du développement appartenant au gouvernement britannique CDC Group. Selon Reuters qui cite Brook Taye, conseiller principal au ministère éthiopien des Finances, « l’annonce des lauréats des licences ne devrait pas prendre plus d’une semaine ».

Entre temps, les autorités procèdent à l’évaluation technique et financière des deux offres. Sachant que « le gouvernement peut attribuer une ou deux licences et a le droit d’annuler le processus d’appel d’offres », comme signifiait lundi Balcha Reba, directeur général de l’Autorité éthiopienne des communications.

Orange était pourtant « extrêmement intéressé »

C’est un retournement conséquent de la part du groupe Orange qui avait fait beaucoup parlé de lui ces dernières années pour son intérêt pour le marché aux 100 millions de consommateurs dont le gisement d’opportunités semble infini pour des opérateurs de la taille du géant français. On se souvient d’ailleurs des déclarations de son PDG, Stéphane Richard à LTA l’automne 2018 : « S’il y avait des possibilités de faire quelque chose en Ethiopie, nous serions extrêmement intéressés », déclarait-il soulignant qu’il avait « tout de suite » exprimé l’intérêt du groupe aux autorités éthiopiennes dès l’annonce, quatre mois plus tôt, du projet de libéralisation. Réfléchissant d’abord à une prise de participation dans Ethio Telecom, Orange avait ensuite préféré candidater pour une licence afin de déployer sa marque sur ce marché est-africain.

Finalement, la libéralisation du secteur éthiopien des télécoms se fera sans Orange. Et ce, même si en Afrique le groupe français affiche toujours de fortes ambitions et une croissance constante avec une hausse de 7% de ses abonnés mobiles à 130 millions dans la zone Afrique et Moyen-Orient et un bond de 18,9 % du chiffre d’affaires d’Orange Money au premier trimestre 2021.

 (AFRIQUE LA TRIBUNE)

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