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Télécoms – Éthiopie : Safaricom s’impose face à MTN

Le bouleversement de ce secteur potentiellement lucratif, actuellement contrôlé par la compagnie publique Ethio Telecom, est l’une des pierres angulaires de l’agenda de réformes du Premier ministre Abiy Ahmed.

L’Éthiopie a attribué une licence à un consortium conduit par le kényan Safaricom, une décision qui mettra un terme au monopole du gouvernement sur le secteur ankylosé des télécommunications, l’un des derniers au monde à être fermé.

Le consortium, qui comprend également le britannique Vodafone et le sud-africain Vodacom, a proposé 850 millions de dollars pour cette licence, a déclaré Brook Taye, conseiller au ministère des Finances.

Abiy Ahmed, qui se présentera le mois prochain pour un nouveau mandat lors d’élections déjà reportées deux fois, a salué samedi la nouvelle sur Twitter, affirmant que la proposition « offrait les droits de licence les plus élevés et un dossier d’investissement très solide. »

Il écrit également que le consortium apportera le plus gros investissement direct étranger jamais enregistré en Ethiopie. « Notre désir de rendre l’Éthiopie entièrement numérique est sur les rails », a-t-il ajouté.

Le gouvernement prévoyait d’attribuer deux nouvelles licences. Mais, fin avril, il n’avait reçu que deux offres après le désistement de plusieurs groupes qui avaient initialement exprimé leur intérêt, dont le français Orange et l’émirati Etisalat.

Le deuxième candidat, le sud-africain MTN, proposait 600 millions de dollars, ce qui n’était « pas assez » et a par conséquent été « rejeté », a précisé Brook Taye.

Balcha Reba, directeur général de l’Autorité éthiopienne des communications, a déclaré pour sa part que la deuxième licence serait prochainement re-proposée.

8,5 millions de dollars d’investissements

Les crises auxquelles fait face l’Ethiopie, telles la guerre au Tigré (Nord) ou les tensions avec le Soudan et l’Egypte, ont pu décourager des candidats, estime Chiti Mbizule, analyste chez Fitch Solutions. « Il ne peut pas être exclu que, pour les acteurs plus prudents, la situation économique et politique joue un rôle dans leur décision d’attendre », a-t-il ajouté.

Certains ont également pu être refroidis par l’interdiction, pour les compagnies étrangères, de proposer des services financiers mobiles, alors qu’Ethio Telecom vient de lancer son propre programme d’argent mobile, Telebirr.

Brook Taye a affirmé que 1,5 million d’emplois devraient être créés et 8,5 millions de dollars investis sur 10 ans grâce à la licence Safaricom, qui fournira des services internet 4G et 5G. D’ici 2023, un satellite à basse orbite sera mis en place pour fournir une couverture 4G nationale, a ajouté Brook Taye.

Les réformes dans le secteur des télécoms comprennent également la vente d’une part du capital d’Ethio Telecom, afin de rendre cette entreprise plus efficiente.

(JEUNE AFRIQUE)

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