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Surcharge, dégradation et réhabilitation des routes : 20% des investissements routiers sont perdus chaque année

Selon les chiffres officiels, 20% des investissements routiers sont annuellement perdus, du fait, principalement, de l’insuffisance d’entretien et de la surcharge à l’essieu.

Le débat sur les blocages réels à la mise en œuvre des textes dans l’espace Uemoa a été posé, lors de la journée d’informations et de sensibilisation sur la préservation du réseau routier inter-Etats de l’Uemoa, avec le cas du Sénégal, dans le cadre de la Foire internationale de Kaolack (Fika). La représentante de l’Uemoa, Aïssa Kabo Sidikou, a noté que le corridor Dakar- Bamako est le meilleur endroit pour faire de la sensibilisation.  ‘’Le choix porté sur Kaolack n’est pas fortuit, car, c’est un carrefour routier entre le Mali, la Gambie, la Casamance et tout le reste du Sénégal ; un important site commercial’’, a-t-elle-souligné. Ainsi, en marge de la Fika, ils ont souhaité organiser cet atelier sur la dégradation prématurée des infrastructures routières.

Aïssa Kabo Sidikou soutient que la route est le principal support pour l’intégration sous régionale, la voie la plus utilisée pour le commerce entre les villes. De ce fait, il y a lieu de s’interroger sur les voies et moyens pour en assurer un entretien durable. Car, dans la pratique, la représentante résidente de l’Uemoa trouve que la mise en œuvre des textes ne donne pas satisfaction. De ce fait, à peu près 20% des investissements routiers sont annuellement perdus, du fait combiné de l’insuffisance, de la défaillance d’entretien et surtout de la pratique de la surcharge routière.

‘’Nous enregistrons, dit-elle, en moyenne, une surcharge de plus de 70% et une agressivité cinq fois supérieure à la norme constatée entre 2005 et 2016. La durée de vie moyenne des routes, fixée à 15 ou 20 ans, est ramenée à 5 ou 7 ans, avec des pertes d’investissement annuel du budget de l’Etat estimées entre 30 et 45 milliards FCFA et aussi une dégradation du patrimoine routier, du parc routier et aussi des coûts sociaux importants et notamment des pertes en vie humaine’’.

”2500 milliards d’investissement, depuis 2012’’

Le directeur des routes et représentant du ministère des Infrastructures, Mamadou Alassane Camara, a, lui, indiqué que la route constitue, pour nos pays, le principal corridor de transport. « 90% du fret sont transportés par la route. Et ces routes coûtent excessivement chers. Si on regarde les investissements qui sont consentis par l’Etat, de 2012 à maintenant, nous sommes autour de 2500 milliards FCFA, rien que dans le secteur routier. C’est dire que c’est le patrimoine le plus important de l’Etat du Sénégal, il n’y a pas un secteur qui regroupe autant d’argent’’, fait-il remarquer, avant d’appeler à leur préservation.

Car, dit-il, ‘’malgré ces investissements, nous continuons à constater beaucoup de surcharge sur nos réseaux routiers’’. Mais, à côté de ces impairs, déclare Mamadou Alassane Camara, il y a eu des avancées qu’il faut saluer reconnaître. ‘’En 2018, à la direction des routes, le taux était de 53%. Les tolérances qui sont acceptées étaient autour de 40%. L’impact est exponentiel, pour une surcharge d’une tonne. Un camion qui doit contenir 50 tonnes, se retrouve à 100 tonnes. Ces dernières années, nous avons constaté des camions à plus de 50 tonnes de surcharge, c’est vérifié sur le réseau routier’’, assure-t-il.

(ENQUETE)

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