En prenant la décision, hier, de rejeter toutes nouvelles demandes de licences de pêche au Sénégal, la tutelle satisfait l’Ong Greenpeace Afrique qui lui promet, en retour, tout son soutien pour le bien-être des Sénégalais qui dépendent des ressources halieutiques pour leur survie.
Le désarroi des communautés de pêcheurs sénégalaises trouve un écho favorable auprès du gouvernement.
Ayant longtemps subi de plein fouet les conséquences d’une surexploitation des ressources halieutiques, ces dernières peuvent se contenter de la décision du ministre de la Pêche, Pape Sagna Mbaye, de rejeter toutes nouvelles demandes de licences de pêche, autorisant les prises au large des côtes sénégalaises. Décision tirée des conclusions de la commission consultative d’attribution des licences de pêche qui recommande une telle démarche que Greenpeace Afrique salue.
L’Organisation non gouvernementale se satisfait de l’attitude du ministre de la Pêche du Sénégal d’avoir suivi les conclusions de ladite commission qui lui ont été soumises.
…Décroche le soutien de Greenpeace Afrique
Dans un communiqué, Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne Océans à Greenpeace Afrique indique que « dans un contexte de surexploitation de la plupart des ressources halieutiques, de précarité des communautés de pêcheurs et de recrudescence de l’immigration clandestine, la décision prise par le ministre, ce jour, est à saluer ». Il estime que faute de ressources, de nombreux jeunes y compris des pêcheurs ont récemment perdu la vie alors qu’ils tentaient de rejoindre de manière clandestine l’Europe dans des embarcations de pêche.
« Nous pensons que le ministre a pris une décision salutaire et nous l’encourageons d’aller plus loin en suivant l’avis du CRODT (Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye) qui recommande une réduction de l’effort de pêche pour la plupart des pêcheries sénégalaises », déclare-t-il.
Revenant à la charge, Abdoulaye Ndiaye souligne que les avis scientifiques sont « unanimes » sur l’état des stocks de poisson au Sénégal. En effet, rapporte-t-il, « le dernier rapport du CRODT, en date de décembre 2022, sur l’évaluation des stocks de poisson au Sénégal indique clairement que la plupart des stocks de poisson (petits pélagiques, démersaux côtiers et démersaux profonds) sont en situation de surexploitation».
«De ce fait, renseigne-t-il, ledit rapport recommande une diminution significative de l’effort de pêche, pour permettre à la ressource de se régénérer».
Greenpeace Afrique dit encourager le ministre de la Pêche à suivre les recommandations des scientifiques et à mettre en place des mesures de gestion durable des pêcheries qui passent par la réduction de la surcapacité.
L’Ong se dit prête à soutenir les autorités compétentes pour promouvoir des pratiques de pêche responsables, respectueuses de l’écosystème marin et bénéfiques pour les communautés. «Nous réitérons nos encouragements au ministre de la Pêche pour cette prise de position essentielle et sommes convaincus qu’en continuant sur cette voie, un avenir meilleur et prometteur est possible pour les populations qui dépendent des ressources halieutiques pour leur survie», conclut Abdoulaye Ndiaye.
Vox populi