Samsung veut lancer une plate-forme d’échange de cryptomonnaies dès l’année prochaine. Pour y parvenir, le leader de la téléphonie mobile s’est rapproché de six sociétés sud-coréennes spécialisées dans la finance. Malgré le krach du marché, le géant de Séoul confirme son attrait pour le monde des crypto-actifs.
Samsung ambitionne de lancer une plate-forme d’échange de cryptomonnaies en Corée du Sud, rapporte le média local Newspin. Par le biais de Samsung Securities, la branche financière du groupe, Samsung a déposé une demande d’approbation auprès des autorités de régulation financière sud-coréennes.
Pour mener à bien le projet, Samsung s’est associé à six autres entreprises financières implantées dans le pays. Le dépôt évoque notamment Mirae Asset Securities, la plus grande société de banque d’investissement et de courtage de Corée du Sud.
« Les discussions nécessaires à la mise en place sont en cours de finalisation », déclare le responsable d’une des entreprises impliquées dans le projet.
Lancement prévu au premier semestre 2023
L’approbation des autorités financières est attendue d’ici janvier 2023. Si tout se déroule comme prévu, la plate-forme devrait voir le jour dans le courant du premier semestre de l’année prochaine.
Les sept entreprises devraient collaborer sur la plate-forme.
Néanmoins, chaque société semble vouloir se focaliser sur certaines fonctionnalités de l’écosystème. Par exemple, Samsung souhaiterait se concentrer sur la prise en charge des tokens de sécurité.
Dans le monde des cryptomonnaies, un token de sécurité, aussi appelé « investment token » ou encore « equity token », est une devise numérique adossée à une valeur mobilière, comme des actions boursières.
Ces valeurs ont simplement été transposées sur la blockchain pour séduire de nouveaux investisseurs ou faciliter les échanges. Ce processus s’appelle la tokénisation. Les security tokens représentent une action dans l’entreprise qui les a émis sur la chaîne de blocs.
Le dépôt consulté par Newspin révèle aussi que Mirae Asset Securities a mis sur pied une filiale dédiée, Mirae Consulting. Cette division engage actuellement des chercheurs spécialisés dans des cryptomonnaies comme le Bitcoin et l’Ether, les deux devises numériques les plus valorisées de tout l’écosystème.
Apparemment, le chaebol (ensemble d’entreprises coréennes qui disposent entre elles de participations croisées) a déjà voulu lancer le développement de sa plate-forme d’échange de crypto-actifs l’année dernière.
Malheureusement, Samsung n’est pas parvenu à trouver d’employés pour prendre en charge le développement et l’exploitation de la plate-forme. La firme a également besoin d’individus qualifiés dans la programmation de smart-contracts, ou contrats intelligents.
Ces programmes informatiques sont capables d’exécuter automatiquement des tâches sur la blockchain. Plusieurs protocoles indispensables de la finance décentralisée reposent sur ceux-ci, dont les ponts (bridges).
Pour justifier le lancement de l’initiative, un responsable met en exergue l’évolution du marché des actifs numériques. Il souligne que « les échanges d’actifs numériques se déroulent activement dans le monde entier et la taille du marché augmente d’année en année ».
Actuellement, le marché crypto compte approximativement 200 millions d’utilisateurs dans le monde. D’ici à 2030, le nombre d’usagers devrait atteindre le milliard, estime une étude du Boston Consulting Group (BCG), un cabinet de conseil en stratégie.
Le lancement du projet survient alors que l’intégralité du marché des cryptomonnaies est dans le rouge. Le Bitcoin s’est écroulé sous les 25 000 dollars, provoquant l’évaporation de milliards de dollars de valorisation. Malgré ce contexte économique incertain, Samsung se montre confiant en l’avenir des actifs numériques.
« Business News Africa » est un magazine économique et financier, édité par le cabinet-conseils Sédar Business Group Sarl (SBG Sarl). Ce magazine à parution mensuelle, est publié avec un supplément permanent « Mining – Oil & Gaz Business » qui couvre toute l’’actualité dans le secteur des mines, du pétrole et du gaz.