Le projet de mise en place du pôle urbain de Daga-Kholpa rencontre encore de la résistance de la part de certains villageois rassemblés au sein d’un collectif pour la défense de leurs intérêts. Ces derniers demandent une plus grande implication et une prise en compte de leurs préoccupations par les initiateurs du projet du pôle.
L’annonce en grande pompe du démarrage des travaux du pôle urbain Daga-kholpa, par le Directeur général de la Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (Safru/Sa), risque de se heurter à la résistance des populations impactées par ce projet. En conférence de presse dimanche dernier, le Collectif pour la défense des intérêts des villages impactés par le pôle urbain Daga-Kholpa a fustigé la non-implication des populations dans le processus de pilotage et de mise en œuvre du projet. «Les populations des villages impactés, jusque-là ignorées, ne sauraient accepter, sans garanties préalables, un projet aux conséquences incertaines sur les conditions de vie économiques et socio-culturelles de la communauté. Par conséquent, le collectif et l’ensemble des mouvements et associations de la commune de Diass rejettent, à l’unanimité, ledit projet, au vu de ses impacts négatifs», a déclaré le porte-parole du collectif.
Malgré tout, précise Moussa Sène, «le collectif reste ouvert à toute initiative concertée de l’Etat du Sénégal, tendant à améliorer de façon substantielle, les conditions de vie des populations de la commune de Diass. Le collectif accorde encore sa confiance au président de la République que nous avons élu et qui doit nous protéger en défendant nos droits légitimes, pour éviter une telle méprise, une telle aventure pleine de présages et de dangers qui menacent l’existence de toute une communauté, qui traverse l’une des phases les plus critiques de son histoire». Les populations demandent «de plus amples informations sur le projet ainsi que sur ses probables impacts dans la commune, en vue d’une correction rapide et nécessaire».
A ce jour, déplore Moussa Sène, «aucun tracé réel de délimitation du pôle n’est précisé. En sus, il n’y a, à vrai dire, aucune information et aucune visibilité sur ce projet aux allures d’une spoliation foncière. Nous ignorons les tenants et les aboutissants de ce pôle qui a été fait sans nous et, donc, contre nous. L’absence de démarche participative dans la conception et la mise en œuvre de ce projet motivent les plaintes régulières et la réticence de la part des populations. La résistance, voire l’hostilité manifestée par les populations, a occasionné, à plusieurs reprises, l‘arrêt des travaux dans la zone». Le collectif exige ainsi, «l’implication des populations dans la mise en œuvre du projet et une extension complète et transparente des villages». Il demande à être reçu, dans les meilleurs délais, par le président de la République, afin de lui faire part de son avis sur ce projet.
Le pôle a pour vocation le décongestionnement de Dakar, à travers la mobilisation et le développement intégré de plusieurs milliers d’hectares de terrains à travers le pays. L’Avant-projet sommaire (Aps) des études d’exécution de sa phase prioritaire a été présenté ces derniers jours. Et le coût du plan d’aménagement de cette zone de 400 ha est estimé à 37 milliards de francs Cfa.
(LEQUOTIDIEN)
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