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Recherches de niches fiscales : Le Sénégal taxe les cubes de bouillons alimentaires à 25%

Mise à rude épreuve par la pandémie du Covid-19, l’économie sénégalaise cherche sa voie dans le dédale des ressources financières indispensables aux programmes et projets publics. La récession économique a asséché les ressources fiscales au cordon douanier en raison de la baisse drastique des importations. L’économie, assez atone, n’a pas généré suffisamment de ressources intérieures.

La situation de la dette, touchant le plafond fatidique de 60% du PIB, laisse peu de marges de manœuvre. Le FMI a été à la rescousse en accordant une aide exceptionnelle sur les Droits de tirages spéciaux pour un montant de 350 milliards de francs Cfa. Dans la même lancée, une opération sur les marchés financiers internationaux a permis de lever plus de 500 milliards de francs CFA.

Sur les conseils et recommandations du FMI, le ministère des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, a utilisé des artifices fiscaux pour doper la collecte d’impôts internes. Cest ainsi que les cubes de bouillons alimentaires, très fortement consommés dans les ménages, vont faire l’objet d’une taxe spécifique de 25%, devant rapporter 25 milliards de francs Cfa.

Le secteur des cubes de bouillons est très rentable, porté par une production locale assez dynamique et des importations. La décision du ministère des finances inclut tous les petits cubes de bouillons, tous soumis à la nouvelle taxe spécifique, qu’ils soient fabriqués localement ou importés.

Ce sont les femmes sénégalaises les principales utilisatrices de ce bouillon dont certains disent qu’ils sont cancérigènes. La croyance populaire soutient même qu’ils sont un facteur d’impuissance sexuelle. Taxer fortement donc un tel produit ne suscitera pas un mécontentement populaire. Cela aurait été le thé, fortement consommé au Senegal, une levée de boucliers ne serait pas surprenante, notamment chez les jeunes.

Dans la loi de finance rectificative sur le budget 2021, le secteur et le produit taxable ont donc été bien choisis. Nul doute que les experts du ministère des Finances et du Budget se triturent deja les méninges pour imaginer d’autres secteurs à taxer.

Les besoins sont importants et l’Etat doit financer ses projets et programmes comme celui portant sur 450 milliards pour trois années, destinés à financer l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.

Sidy Babou (Business News Africa)

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