Recensement des Sénégalais de l’extérieur : Les premiers résultats annoncés d’ici juillet 2021

Pour le pilotage des politiques publiques à l’endroit de la diaspora et des Sénégalais de l’extérieur, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, en collaboration avec les départements de la Justice, de l’Intérieur et de l’Economie, notamment avec la mobilisation de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), déroule un recensement des Sénégalais de l’extérieur. Et d’ici juillet 2021, les premiers résultats de cette opération de recensement seront disponibles, selon Dr Amadou Diaw, conseiller technique du secrétaire d’Etat chargé des Sénégalais de l’extérieur.

Mais «si l’on se réfère aux résultats issus de l’exploitation des données de la plateforme qui a été mise en place pour la gestion de l’aide de 12,5 milliards de francs Cfa dédiée à la diaspora par le Président Sall dans le cadre de la gestion de la crise du Covid-19, l’on peut retenir que sur les 126 mille 724 individus pris en charge par l’Etat, 96 mille 466, soit 76,12%, sont en Afrique. Ceux qui sont en Europe représentent à peu près 21%, en Asie, 0,95% et l’Amérique, 1,87%. Cela ne veut pas nullement dire que 76% des émigrés sénégalais sont en Afrique. Peut-être les résultats du recensement prouveront un nombre plus important que cela», précise Dr Diaw.
Le conseiller technique de Moïse Diar Diégane Sarr présidait hier l’atelier de restitution d’une étude sur les migrations africaines, sous format de cartes postales sonores réalisées par le laboratoire mixte international Movida et l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), avec l’appui de la Fondation Heinrich Böll.
A travers la réalisation de ces cartes postales sonores, le consortium veut défaire les préjugés autour des migrations africaines. Il s’agit, d’après Dr Cheikh Oumar Ba, directeur exécutif de l’Ipar, et ses collaborateurs «de mettre en place une boîte à outils qui permettra de montrer de façon très parlante et facilement compréhensible en quoi les idées que la migration africaine se dirigerait surtout vers les pays du nord sont fausses».
Les chercheurs rappellent que «les migrants africains sont souvent accusés à tort d’être les plus nombreux dans les mouvements migratoires entre le nord et le sud. Pourtant, les chiffres disent que sur 8,7 millions de migrants ouest africains recensés, 72,4% demeurent sur le continent africain. Ces migrants ne sont que 18,6% à rejoindre l’Europe et 8,2% l’Amérique du Nord. Les migrations ouest africaines à destination de la France ou, plus largement des pays du nord, restent un fait minoritaire. Ce qui revient à dire que les départs des migrants ouest africains vers l’étranger sont largement tournés vers les pays voisins».
A l’intérieur de ces pays d’accueil ou de transit, les migrants sont confrontés à d’énormes difficultés liées à des tracasseries routières, entre autres. Invoquant l’Observatoire des pratiques anormales, Dr Diaw rappelle que dans l’espace Cedeao, la libre circulation n’est pas réellement effective du fait de pratiques au niveau de certains postes-frontières régulièrement décriées. «Les migrants sont souvent victimes de stigmatisation, d’exclusion sociale, bref accusés de tous les maux et qualifiés de tous les sobriquets. Ils sont généralement perçus de manière négative particulièrement en Occident. Les préjugés et idées reçues qui leur sont appliqués sont nombreux et variés», indique-t-il.
Le député Ngaïdé ne dit pas le contraire. Il estime que le respect des droits des étrangers pose problème aussi bien au Sénégal que dans les autres pays africains.
Et pour lutter contre ces idées reçues, ces intervenants jugent nécessaire de renforcer le plaidoyer, mais aussi toute la sensibilisation autour des questions migratoires, surtout de déconstruire un certain nombre d’idées qui sont véhiculées autour de ces migrations africaines.

Avec LeQuotidien