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Raréfaction des ressources, changements climatiques…Abdou Karim Sall appelle à une responsabilité individuelle et collective

La célébration de la Journée mondiale de l’arbre intervient, cette année, dans un contexte de bouleversement des écosystèmes où les productions des agrosystèmes sont de plus en plus précaires face aux changements climatiques. D’où l’invite du ministre de l’Environnement et du Développement durable à sauver l’arbre qui joue un rôle important dans plusieurs domaines.  

La Journée mondiale de l’arbre a été célébrée, hier, à Pikine. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a profité de l’occasion pour appeler à la prise de conscience de l’importance des forêts et des terres dans le développement économique et sociale du pays.

Abdou Karim Sall est d’avis qu’au-delà de son caractère symbolique, la journée de l’arbre leur offre, le premier dimanche du mois d’août de chaque année, un moment privilégié d’introspection, d’action, mais aussi d’évaluation des progrès accomplis et de projection dans la mise en œuvre des stratégies, sur toute l’étendue du territoire national.

“Le thème choisi pour cette 38e édition est évocateur : La restauration des terres, source d’emplois et de sécurité alimentaire. Il interpelle notre conscience, notre responsabilité individuelle et collective à considérer la terre productive comme la mère nourricière. Sans terre, pas de vie et sans vie, pas d’avenir. Les circonstances actuelles particulières, marquées par la pandémie de Covid-19 dont le caractère zoonotique est avéré, invite au rétablissement de l’harmonie dans notre relation avec la nature”, a soutenu le ministre.

L’alerte est d’autant importante que, poursuit le ministre Sall, les experts s’accordent à affirmer qu’au moins 60 % des services vitaux fournis, aujourd’hui, à l’homme par les écosystèmes, se détériorent. Que la productivité et les productions des agrosystèmes sont de plus en plus précaires face à l’exploitation irrationnelle des ressources naturelles et aux changements climatiques. “Dans notre pays, la dégradation affecte 34 % des terres et engendre la détérioration des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux, tout en sapant les bases de la sécurité alimentaire et de la croissance économique. Ainsi, la quête d’un développement durable, qui est au cœur de nos préoccupations, ne saura être une réalité, en occultant les questions de la gestion durable des terres, de la diversité biologique et de la sécheresse. Sous ce rapport, la cible 15.3 des objectifs du développement durable prévoit, d’ici à 2030, de restaurer les terres et les sols dégradés ou touchés par la sécheresse ou les inondations, afin de parvenir à la neutralité de la dégradation des terres. C’est dans cette même dynamique que le système des Nations Unies a récemment lancé la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) pour amener les Etats à s’unir pour protéger et restaurer les écosystèmes dans l’intérêt de la nature et des êtres humains”, annonce le ministre.

Il informe que d’importants efforts ont été déployés au Sénégal en faveur de la restauration des écosystèmes dégradés. A ce propos, il a cité le renforcement du corpus juridique pour la réduction des pressions humaines sur les ressources forestières, la conservation et la valorisation de la diversité biologique, la lutte contre les feux de brousse et l’exploitation illicite du bois, la vulgarisation d’espèces forestières et agro-forestières résistantes aux changements climatiques, la formation et la sensibilisation des acteurs.

“Je voudrais également relever, cette année, pour m’en féliciter, le classement inédit, depuis plus de 50 ans, par le chef de l’Etat, de neuf nouvelles forêts, dans le cadre de la mise en œuvre du PSE-Vert. La participation des franges actives du pays est cruciale pour l’atteinte des objectifs fixés. Mais notre pays recèle en sa jeunesse un atout de taille. Adresser la question de la participation, mais aussi de l’emploi des jeunes, s’avère dans le contexte actuel particulièrement urgent au Sénégal. En effet, selon les statistiques de l’ANSD, 20 % de la population de notre pays se situe dans la tranche d’âge des 15-24 ans et les moins de 24 ans constituent plus de 63 % de la population totale. En termes d’opportunité, le secteur de l’environnement et du développement durable offre d’importantes possibilités de création d’emplois. Notre ambition est de promouvoir les métiers verts qui font partie des meilleurs gisements de création de richesses et d’emplois”, soutient Abdou Karim Sall.

Le ministre de dire que l’objectif est de donner corps à la vision du chef de l’Etat Macky Sall, exprimée à travers le Programme d’urgence pour l’insertion et l’emploi des jeunes “Xeyu Ndaw Ni” qui permettra d’assurer le recrutement d’au moins 10 000 jeunes. Il leur faut d’ores et déjà “investir davantage dans la restauration des sols afin d’améliorer les moyens de subsistance, de réduire les vulnérabilités contribuant au changement climatique et d’assurer la relance de l’économie”.

C’est pourquoi il a appelé, une fois encore, à l’engagement des partenaires techniques et financiers, des acteurs privés, en vue de la reconstitution des bases productives et de notre couvert forestier.

(ENQUETE)

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